Nouveaux développements dans l’enquête du SPVM pour retrouver le responsable de l’attaque envers l’un de ses policiers. En matinée vendredi, un poste de commandement a été érigé dans le secteur de LaSalle, où un véhicule volé « que la tierce personne » aurait pu utiliser dans cette affaire a été localisé.

« Nos démarches d’investigation sont en continu depuis jeudi dernier pour trouver la vérité sur ce qui s’est réellement passé », a expliqué l’agente Caroline Chèvrefils en entrevue avec La Presse.

Selon nos informations, le véhicule retrouvé est de marque Hyundai, modèle Elantra de couleur rouge. En matinée vendredi, au passage de La Presse, l’automobile en question se trouvait dans le stationnement arrière d’un grand immeuble résidentiel, situé au 8490 rue Jean-Brillon, dans l’arrondissement de LaSalle.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

L’automobile se trouvait dans le stationnement arrière d’un grand immeuble résidentiel, situé au 8490 rue Jean-Brillon.

On ignore pour le moment où et quand exactement la voiture a été dérobée. Davantage de précisions pourraient être données par le corps policier montréalais à ce sujet au courant des prochains jours. Mme Chèvrefils affirme pour le moment que des enquêteurs de la Section des crimes majeurs rencontreront des témoins dans le secteur durant la journée de vendredi.

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Des enquêteurs de la Section des crimes majeurs rencontreront des témoins dans le secteur durant la journée de vendredi.

« Nos agents vont aussi perquisitionner le véhicule pour qu’une expertise soit éventuellement pratiquée sur celui-ci. Par la suite, d’autres possibles perquisitions pourraient survenir », a indiqué Caroline Chèvrefils, précisant que la voiture devrait être remorquée en fin d’avant-midi.

Des recherches seront aussi effectuées par les enquêteurs pour identifier les bandes vidéo des caméras de surveillance situées à proximité.

Un retour d’analyse bientôt 

Jeudi, le directeur du SPVM, Sylvain Caron, affirmait que son organisation pourra offrir des excuses à Mamadi III Fara Camara lorsque des résultats d’analyse d’ADN permettront de l’exonérer complètement. Pour le moment, l’homme de 31 ans est toujours considéré comme un « témoin important ».

Mais cela pourrait changer plus tôt que tard, car ces résultats d’analyse « pourraient possiblement être reçus dès cet après-midi », a confié l’agente Chèvrefils. C’est le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML) qui a été chargé de procéder à ces analyses. Au maximum, les résultats seront connus lundi.

Plus tôt, vendredi, sur les ondes du 98,5 FM, M. Caron a laissé entendre que le vrai suspect dans cette affaire ressemblerait physiquement à Mamadi III Fara Camara. « On a une description physique qui correspond à M. Camara. Mais on n’est pas en mesure à ce stade-ci d’avoir fait un lineup [procédure d’identification d’un suspect par des témoins] avec qui que ce soit. Les images ne sont pas assez claires », a-t-il indiqué.

Rappelons que mercredi, M. Camara a été libéré de toutes les accusations qui pesaient contre lui ; l’homme a pu quitter le palais de justice et retrouver sa liberté. Dans un communiqué diffusé vendredi, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) s’est à nouveau défendu d’avoir bâclé son travail. « En principe, le procureur doit avoir un dossier complet lorsqu’il autorise le dépôt d’une accusation. Cependant, il n’est pas exceptionnel […] que le procureur porte des accusations même lorsque le dossier n’est pas complet. Ce sera notamment le cas lorsqu’il est requis de le faire pour préserver la sécurité du public et s’assurer que la personne arrêtée et détenue comparaisse dans le délai maximal de 24 heures », a-t-on indiqué.

Le BEI demeure attentif

Si plusieurs élus à Québec et à Montréal ont réclamé l’intervention du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI), l’organisme affirme pour l’instant qu’il revient au gouvernement de trancher.

Tant que le SPVM est toujours responsable de l’enquête comme tel, on ne peut pas entrer pour enquêter de notre côté, parce qu’on ne pourrait pas avoir accès à tous les éléments de preuve.

Sylvie Boutin, porte-parole du BEI

Mme Boutin précise « qu’il faudrait d’abord que l’enquête soit confiée à un autre corps de police ». Cela dit, l’implication du BEI est toujours possible en théorie, car la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, « pourrait nous confier une enquête » à n’importe quel moment, dit la porte-parole. « Plusieurs choses se discutent, mais pour l’instant, il n’y a pas de développements de notre côté », conclut-elle.