(Gatineau) Des adolescents de Gatineau qui s’échangeaient et qui vendaient des photos d’adolescentes de leur groupe ont été arrêtés et accusés de possession et de distribution de pornographie juvénile ainsi que de leurre informatique.

« Jusqu’à présent, l’enquête tend à démontrer que les photos des adolescentes auraient été obtenues à leur insu alors que quelqu’un aurait été en mesure de les subtiliser en piratant ou en ayant accès à leur compte Snapchat », a écrit le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) dans un communiqué.

Les policiers ont expliqué que les jeunes femmes conservaient leurs photos dans une bibliothèque cachée de Snapchat, qui se nomme « My Eyes Only » et qui est protégée par un code secret.

Les accusés et leurs victimes fréquentent plusieurs établissements scolaires, ont mentionné les policiers.

Le corps de police refuse de dévoiler le nombre et l’âge des accusés et des victimes, de même que les écoles fréquentées, estimant que de telles informations pourraient permettre d’identifier des mineurs.

Les adolescents ont été rencontrés par les enquêteurs au poste de police. Ils ont par la suite comparu devant la Cour du Québec en Chambre de la jeunesse. Selon les policiers, ils ont été libérés avec des conditions à respecter.

Les policiers affirment avoir identifié plusieurs victimes et les avoir rencontrées. Ils tentent de déterminer si d’autres adolescents participaient à ce réseau et s’il existe d’autres victimes.

Tous les adolescents impliqués – accusés et victimes – recevront « un soutien psychologique approprié et l’encadrement nécessaire », a précisé le corps policier.

L’objectif principal de l’opération était de faire cesser la distribution des photos, a expliqué l’agente Renée-Anne St-Amant, une porte-parole du SPVG.

En entrevue avec La Presse Canadienne, Mme St-Amant a insisté qu’il est important que les parents aient des discussions « franches et ouvertes » avec leurs adolescents concernant leurs activités sur l’internet.

Les policiers de Gatineau rappellent aux adolescents que « les bibliothèques cachées par mot de passe et l’utilisation de modes éphémères ne […] protègent ni contre des personnes ou des amis malintentionnés, ni contre le piratage de comptes ou le vol d’images privées ».

Ils notent également dans leur communiqué que de posséder ou distribuer de la pornographie juvénile constitue une infraction criminelle même si toutes les personnes impliquées sont consentantes.