(Québec) L’accusé dans l’attaque au sabre du Vieux-Québec, Carl Girouard, était de retour en cour mardi.

La défense et la Couronne ont demandé de libérer certains biens qui avaient été saisis : une automobile Saturn Ion 2006 noire appartenant à l’accusé et le téléphone cellulaire d’une des victimes.

Ces biens seront remis à deux femmes, a précisé la poursuite, sans donner beaucoup plus de détails.

Girouard, qui demeure détenu, a comparu brièvement par visioconférence, mardi. Son dossier reviendra devant le tribunal le 12 mars.

Le procureur François Godin a indiqué avoir remis cette semaine à la défense un complément de preuve. La divulgation de la preuve dans ce dossier est « presque complétée », a-t-il affirmé.

« Il reste à recevoir le retour des expertises du laboratoire », a-t-il ajouté.

Ces expertises sont celles réalisées par le Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale. Elles ont trait aux analyses des éléments de preuve recueillis dans le cadre de l’enquête policière.

Carl Girouard, âgé de 24 ans, de Sainte-Thérèse en banlieue de Montréal, est accusé de deux meurtres au premier degré et de cinq tentatives de meurtre.

Dans la nuit de l’Halloween, un assaillant armé d’un sabre japonais et vêtu d’un costume médiéval s’est attaqué à des passants dans le Vieux-Québec.

Les deux personnes décédées des suites de l’agression subie sont François Duchesne, âgé de 56 ans, et Suzanne Clermont, âgée de 61 ans.

M. Duchesne était le directeur des communications du Musée national des beaux-arts du Québec. Quant à Mme Clermont, elle travaillait dans un salon de coiffure du Vieux-Québec.

Quatre des cinq personnes blessées ont été identifiées à la suite de la levée d’une ordonnance de non-publication. Il s’agit de Rémy Bélanger, Gilberto Porras, Lisa Mahmoud et Pierre Lagrevol.

Certains d’entre eux ont depuis retracé le fil des évènements de la soirée de l’Halloween sur les réseaux sociaux.

M. Lagrevol a déclaré que son amie Lisa Mahmoud et lui s’étaient fait agresser par un « fou » alors qu’ils prenaient des photos dans le Vieux-Québec. Ils doivent maintenant se « reconstruire », a-t-il dit.

Rémy Bélanger, un musicien de Beauport, a quant à lui pris la parole récemment dans une vidéo de 45 minutes tournée de son lit d’hôpital, où il affirme avoir pardonné à son agresseur.

Le 5 novembre dernier, alors que plusieurs commentaient la santé mentale de l’accusé, Me Godin a rappelé que Girouard était présumé sain d’esprit jusqu’à preuve du contraire.

L’avocat de la défense, Benoit Labrecque, avait indiqué avoir confié à un psychiatre la tâche d’évaluer la responsabilité criminelle de Girouard. Il a depuis été remplacé par Me Pierre Gagnon.

Me Gagnon, qui pratique principalement dans le district judiciaire de Chicoutimi, pilotera donc deux dossiers d’importance à Québec dans les mois à venir.

Il défend également Michaël Chicoine, ce père accusé d’avoir assassiné ses fils de deux et cinq ans, à Wendake. Son dossier doit revenir à la cour le 30 mars, pour compléter la divulgation de la preuve.