Arrêté dimanche à Trois-Rivières pour une deuxième fois en trois jours alors qu’il tentait de perturber des activités du premier ministre François Legault, le manifestant anti-vaccin François Amalega Bitondo ne pourra pas retrouver la liberté dans l’immédiat.

L’homme de 43 ans, qui cumule plus de 40 000 $ de contraventions pour non-respect des mesures sanitaires, a officiellement été accusé d’avoir omis de se conformer à deux conditions de remises en liberté découlant d’une arrestation survenue vendredi, alors qu’il tentait de troubler un discours de François Legault.

M. Amalega a été libéré peu après cette première arrestation vendredi, en contrepartie d’un engagement à ne pas se trouver à moins de 300 mètres du premier ministre. Or, ce dimanche, il a vraisemblablement ignoré cette ordonnance, décidant d’attendre François Legault à la sortie du congrès de la CAQ, à Trois-Rivières, avec une quinzaine d’autres manifestants, ce qui lui a valu deux nouvelles accusations de bris d’ordonnance.

La Couronne s’est opposée à sa libération ce lundi, plaidant que la détention de M. Amalega est nécessaire pour assurer sa présence au tribunal et qu’il représente un risque de récidive élevé.

Le manifestant, qui a choisi de se représenter sans avocat, passera donc la nuit à la prison de Trois-Rivières et y demeurera jusqu’à la fin de son enquête sur remise en liberté, qui doit débuter mardi. « J’ai l’impression que je ne peux pas présenter de défense », s’est-il plaint, après que la juge de la Cour du Québec a accédé à la demande de la Couronne de le garder détenu jusqu’à la fin du processus.

M. Amalega ne croit pas à la gravité de la pandémie et mène depuis plusieurs mois une véritable croisade contre les mesures sanitaires. Il a dit en entrevue à La Presse qu’il préfère être « entre quatre murs qu’avoir la conscience emprisonnée en collaborant au mensonge ».

Au début du mois d’octobre, il a été reconnu coupable d’entrave au travail des policiers pour une altercation dans une épicerie qui a nécessité l’intervention de huit agents du Service de police de la Ville de Montréal. M. Amalega, qui refusait de porter le masque dans le commerce, avait été brièvement arrêté et mis à l’amende pour son geste de provocation à l’égard des employés. Il est cependant retourné sur place immédiatement après que les policiers l’ont relâché, forçant une nouvelle intervention musclée de ces derniers.

Son refus de porter un masque lors de son procès, plusieurs semaines plus tard, lui a valu sept jours de prison. Pendant l’audience, il a comparé son « refus de conscience » de porter un couvre-visage au refus de la militante anti-ségrégation raciale Rosa Parks de céder sa place à un Blanc dans un autobus en 1955, faisant d’elle une figure emblématique du mouvement de défense des droits civiques. Le juge Randall Richmond a qualifié cette comparaison de « totalement disproportionnée » parce qu’elle ne visait qu’à renforcer la « position de victime » que M. Amalega tente de projeter publiquement.