Même pour assister aux funérailles d’un proche, pas de question de permettre à un dangereux meurtrier de goûter à quelques heures de liberté, soutient la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC). Condamné l’an dernier à la prison à vie pour un féminicide, Simon Brind’Amour présente toujours un « risque élevé » pour le public.

Non seulement Simon Brind’Amour a tué sa conjointe Josiane Arguin à coups de queue de billard, mais il s’est ensuite débarrassé du corps aux ordures. Un meurtre commis dans un contexte de violence conjugale. Reconnu coupable de meurtre non prémédité par un jury, le Montréalais de 40 ans a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 16 ans en décembre dernier.

Moins d’un an plus tard, Simon Brind’Amour s’est permis de demander une permission exceptionnelle de sortir avec escorte. Le meurtrier désirait assister aux funérailles d’une « personne significative » non précisée dans la décision. Pendant sa sortie de trois heures, Simon Brind’Amour aurait été soumis à des « contraintes sécuritaires » et à une surveillance visuelle et audience « en tout temps ».

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Josiane Arguin

La directrice du pénitencier et son équipe de gestion de cas (ÉGC) recommandaient la demande du meurtrier pour des « raisons humanitaires », selon la décision du 5 novembre. Selon son ÉGC, le risque était jugé « acceptable » dans le cadre du plan présenté.

Des conclusions étonnantes sachant que Simon Brind’Amour présente toujours une cote de sécurité « maximale », bien qu’elle soit en réévaluation. Son risque demeure « élevé » pour la sécurité du public, alors que son risque d’évasion est estimé à « modéré », souligne la Commission.

Pendant l’enquête pour retrouver Josiane Arguin, Simon Brind’Amour a mené les enquêteurs sur de « fausses pistes » en plus de mentir à ses proches pendant des semaines. Pendant ce temps, le corps de la jeune femme était caché dans son garage, ou déjà aux ordures. Ainsi, sa « capacité à utiliser une arme et sa propension à déjouer les autorités s’avèrent fort préoccupantes dans le contexte de cette demande », conclut la CLCC.

De plus, le fait qu’une intense surveillance soit nécessaire pendant la sortie au salon funéraire en dit « long » sur le niveau de risque de Simon Brind’Amour. « En d’autres mots, ces mesures sont la démonstration claire que vous représentez un risque élevé pour la sécurité publique », maintient la CLCC.

Notons que Simon Brind’Amour a fait appel de sa condamnation.