La belle-mère de la fillette de Granby s’exprimera pour la première fois sur les circonstances entourant la mort de l’enfant de 7 ans. Accusée de meurtre au deuxième degré et de séquestration, elle présentera une défense dès lundi, a annoncé son avocat MAlexandre Biron.

Les procureurs de la Couronne ont d’abord annoncé, jeudi après-midi, que leur preuve était close après quatre semaines de procès. L’avocat de la défense s’est ensuite levé pour s’adresser au juge Louis Dionne et aux 14 jurés. Il a annoncé qu’il ferait entendre « quelques » témoins, dont l’accusée. Celle-ci entamera son témoignage lundi matin.

Plus tôt dans la journée, MBiron a poursuivi le contre-interrogatoire de la pathologiste Caroline Tanguay. Il a remis en doute le rapport de l’experte qui conclut que la fillette est morte de suffocation externe parce que son nez et sa bouche étaient couverts de ruban adhésif.

L’experte a affirmé mardi qu’elle n’avait pas trouvé de lésions traumatiques expliquant le décès. Les analyses toxicologiques n’ont pas été concluantes non plus. La Dre Tanguay a donc dû analyser les circonstances entourant la mort de l’enfant.

La pathologiste a confirmé qu’avant d’effectuer son autopsie, elle avait été informée que le torse de la fillette avait été couvert de ruban adhésif, dans un premier temps, puis que la bouche et le nez avaient été obstrués, dans un deuxième temps.

« Cette information-là, c’est la pierre angulaire de votre conclusion. Si vous n’avez pas cette information-là qu’il y a du tape sur le nez et sur la bouche, vous n’arrivez pas à la même conclusion ? », a demandé Me Biron.

« Exactement », a répondu la Dre Tanguay.

PHOTO DÉPOSÉE EN COUR

La pathologiste Caroline Tanguay a conclu dans son rapport que la fillette était morte de suffocation parce que son nez et sa bouche étaient couverts de ruban adhésif.

La pathologiste a ensuite nuancé sa réponse en affirmant qu’elle serait quand même arrivée à la conclusion d’une suffocation, même si le nez et la bouche de l’enfant n’étaient pas obstrués.

« Si on ne met pas du ruban adhésif sur le nez et la bouche, mais qu’on en rajoute sur le tronc […], ça va me donner la même autopsie. C’est juste que ce ne sera pas une suffocation externe, mais une suffocation mécanique », a dit la médecin.

« La suffocation mécanique, c’est quand le tronc est coincé et que les mouvements respiratoires sont impossibles ou trop superficiels pour une oxygénation adéquate », a dit la Dre Tanguay, plus tard.

Le fils de l’accusée a raconté, la semaine dernière, que sa sœur avait été attachée « comme une momie » pendant la nuit du 28 au 29 avril 2019. Lorsque la fillette a été trouvée inconsciente, il a dit que son visage était couvert de ruban adhésif. En contre-interrogatoire, il a plutôt affirmé qu’il avait vu du ruban adhésif sur son front et ses cheveux. « C’était déjà enlevé » sur son nez et sa bouche, a-t-il dit.

La Couronne a terminé de présenter sa preuve, jeudi après-midi, avec le témoignage de la pathologiste pédiatrique Chantal Bernard. Celle-ci a confirmé que la victime ne souffrait d’aucune maladie qui aurait pu expliquer sa mort et sa petite taille. La fillette pesait 36 lb au moment de sa mort, ce qui la situait entre les percentiles 0 et 3.

Les avocats de l’accusée de 38 ans entameront leur défense lundi matin.