(Québec) L’ancien journaliste Michel Venne a écopé de six mois de prison pour une agression sexuelle commise sur la documentariste Léa Clermont-Dion alors qu’elle avait 17 ans.

L’homme de 60 ans a été escorté par les constables spéciaux hors de la salle d’audience, menottes aux mains, sous les regards de sa femme. Il sera aussi inscrit pendant 20 ans au registre des délinquants sexuels.

« Je considère que c’est une peine tout à fait raisonnable dans les circonstances », a dit le juge Stéphane Poulin de la Cour du Québec.

L’ancien directeur de l’Institut du nouveau monde (INM) était passible d’un minimum de 45 jours de prison et d’un maximum de dix ans. La peine de six mois était une suggestion commune de la défense et de la Couronne.

Le procureur de la Couronne a parlé de « peine sérieuse », qui va envoyer un message clair à ceux qui seraient tentés « de se livrer à des attouchements sexuels dans un contexte où on est en situation d’autorité ».

« La plaignante en est satisfaite », a expliqué MMichel Bérubé, en référence à Léa-Clermont-Dion.

« Elle est satisfaite et soulagée du déroulement du dossier. Je souligne le courage et la ténacité dont elle a fait preuve durant tout le processus », a continué Me Bérubé.

Libéré dans les prochains jours

Michel Venne sera vraisemblablement libéré dans les prochains jours. Ses avocats vont faire une demande de libération provisoire en attente de son appel. La Couronne n’entend pas s’y opposer.

Rappelons que M. Venne a interjeté appel du verdict de culpabilité. Il sera entendu dans plusieurs mois.

Les avocats de Michel Venne invoquent des erreurs de fait et de droit dans la décision rendue en juin dernier par le juge Stéphane Poulin. MLida Sara Nouraie et MNicholas St-Jacques estiment que l’accusé a été évalué « selon une norme plus rigoureuse » que la plaignante.

La victime avait 17 ans lorsque M. Venne a inséré sa main dans sa culotte un soir d’août 2008. Elle était stagiaire à l’Institut du Nouveau Monde (INM), alors dirigé par l’accusé qui avait, dans ses mots, « l’âge de [son] père ».

L’accusé avait plaidé le malentendu. Selon sa version, il avait simplement mis la main autour des épaules de la jeune femme. Le juge ne l’a pas cru.

« De façon générale, on retrouve peu d’indices de sincérité dans le témoignage de l’accusé », notait dans sa décision le juge Poulin.

La peine de six mois de prison a été rendue sur le chef d’exploitation sexuelle, duquel M. Venne a été reconnu coupable, en plus de celui d’agression sexuelle. Ce crime est plus grave, puisqu’il implique des attouchements sur une mineure en situation d’autorité.