La belle-mère de la fillette de Granby a échangé une quinzaine de textos avec un dénommé « Casablanca », quelques heures avant que la petite victime ne soit trouvée inanimée. La femme, qui est accusée de meurtre au deuxième degré et de séquestration, écrit qu’elle a « attaché bien comme il faut » l’enfant, qui était âgée de 7 ans.

Francis Boily-Martineau, enquêteur à la division technologique de la Sûreté du Québec, a révélé une partie du contenu du téléphone cellulaire de l’accusée. Il a dressé une liste des appels et des textos qui ont été reçus et envoyés à l’aide de l’appareil, le 29 avril 2019.

« [La victime] est en train de sortir encore. Elle s’est détachée », a d’abord écrit l’accusée à 8 h 12 du matin. L’enfant avait tenté de sortir par la fenêtre de sa chambre à quatre reprises dans les heures précédant le drame, a raconté le fils de l’accusée, plus tôt cette semaine.

« Vu que tu ne me rappelles pas, je l’ai attachée bien comme il le faut », ajoute-t-elle, deux minutes plus tard.

Quarante-cinq minutes s’écoulent et l’accusée enchaîne une série de textos les uns après les autres. « Elle est très attachée et elle fait son gros numéro. » « Elle crie, elle pleure, elle fait tout son temps, elle essaye de se lever, mais elle ne peut pas. » « Jamais elle ne va arrêter. »

Puis l’accusée montre des signes d’impatience dans des messages truffés de sacres.

L’enquêteur Francis Boily-Martineau a présenté une « sélection » de textos. Il a d’ailleurs affirmé qu’il n’est pas impossible que certains messages aient été effacés par l’accusée et n’aient pas été récupérés par le policier.

La belle-mère de la fillette de Granby, aujourd’hui âgée de 38 ans, est soupçonnée d’avoir enroulé la victime dans du ruban adhésif.

Analyse du ruban adhésif

Jeudi après-midi, le chimiste André Tremblay, qui était chargé de faire le lien entre différents objets saisis au domicile de la victime, a présenté ses conclusions au jury. Celui-ci devait analyser un amas de plastique, quatre plus petits morceaux de ruban adhésif, un rouleau de papier collant, deux paires de ciseaux, une tuque rose et une chemise kaki.

L’amas de plastique, décrit plus tôt dans le procès comme une « carapace » par une ambulancière et une « momie » par le fils de l’accusée, mesurait 40 cm sur 10 cm. La circonférence atteignait 27 cm à un endroit, 35 cm à un autre.

Le chimiste a dit avoir trouvé des fibres de la tuque et de la chemise sur le morceau de ruban adhésif. Ces deux vêtements avaient été présentés au jury par un technicien en scène de crime à la première semaine du procès. La chemise avait les manches nouées à l’arrière du dos comme une camisole de force.

L’expert a affirmé que l’amas de plastique « formait un tout », qu’il s’agissait d’« un seul morceau » de « superpositions de ruban adhésif ». « À des endroits, il y en a vraiment beaucoup [du ruban adhésif]. À d’autres endroits, il y a seulement deux [couches] ou une [couche] », a-t-il expliqué. La pièce de plastique et les deux vêtements portaient des marques de découpage.

Tous les morceaux de ruban adhésif provenaient de la roulette de papier collant retrouvée sur un classeur à la sortie de la chambre de la fillette de 7 ans, a aussi indiqué l’expert.