Une intervenante de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) a raconté vendredi au procès de la belle-mère de la fillette de Granby comment elle avait pris en charge le petit frère de la victime et le fils de l’accusée dans l’après-midi du 29 avril 2019.

Virginie Cotton a été informée qu’elle devait se rendre auprès de deux enfants, de 5 et 14 ans, pour une situation jugée « urgente » à l’heure du dîner, a-t-elle raconté au jury. À son arrivée rue Lindor, à Granby, les deux mineurs étaient assis sur la banquette arrière d’un véhicule de police.

« On est souvent les premiers qui parlent aux enfants, même avant les policiers, mais on doit sauvegarder la preuve. On ne peut pas parler des évènements », a expliqué Mme Cotton à la Cour.

Mme Cotton et une collègue ont donc demandé aux deux enfants s’ils avaient faim. « On leur a proposé d’aller manger. On est allés manger au McDonald’s [au service à l’auto] », a indiqué l’intervenante de la DPJ. « On leur a aussi expliqué que par la suite, après être allés chercher de la nourriture, on irait au poste de police et qu’ils devraient probablement parler à des enquêteurs. »

« Vu les circonstances, leur réaction était quand même bien adaptée à la situation. Ils étaient conscients qu’ils parleraient à des policiers et ils étaient d’accord avec ça aussi », a poursuivi Mme Cotton un peu plus tard dans son interrogatoire.

Au poste de police, les intervenantes et les deux enfants ont dû attendre un certain temps avant le début de la première entrevue, selon Mme Cotton. L’enfant de 5 ans a joué avec un toutou et des crayons que les policiers lui ont remis. Le fils de l’accusée avait accès à son téléphone cellulaire pour se divertir. Tous ensemble, ils ont parlé de leur école, de leurs amis, des vacances, de leurs activités, a dit Mme Cotton.

L’entrevue filmée de l’adolescent a duré près de deux heures. Il s’est ensuite dirigé vers l’entrée du poste de police pour attendre son grand-père. « Il faisait les cent pas et puis, au bout de 10 minutes, il m’a dit qu’il souhaitait reparler aux policiers parce qu’il avait oublié de leur dire quelque chose de très important », a expliqué Mme Cotton, une intervenante de 29 années d’expérience.

Carl Morin, de la division des crimes contre la personne à la Sûreté du Québec, est également venu témoigner, vendredi, de l’entrevue filmée qu’il a réalisée avec le fils de l’accusée. L’enquêteur a expliqué qu’il se rendait pour la première fois au poste de police municipale de Granby. Les deux enfants ont donc dû attendre un certain temps avant de commencer leurs entrevues parce que le policier devait se familiariser avec la salle vidéo.

« [L’adolescent] ne semblait pas surpris de me voir. Il était d’accord à venir me rencontrer. Je n’ai senti aucune réticence. Même, à la limite, je me suis aperçu qu’il était un jeune homme hyper mature, très intelligent, qui comprend vraiment vite. Ç’a été une rencontre qui, somme toute, s’est super bien passée », a expliqué M. Morin au jury.

L’enquêteur a affirmé qu’il s’était assuré que personne n’avait fait de promesses ou de menaces à l’adolescent avant son deuxième témoignage. « Il est venu de son plein gré et j’ai mis ça sur vidéo », a indiqué M. Morin.

La troisième semaine de ce procès commencera lundi avec le témoignage du fils de l’accusée, par visioconférence. Les vidéos des deux entrevues des enfants avec les policiers seront également présentées au jury.

L’accusée, 38 ans, est soupçonnée d’avoir enroulé de ruban adhésif la victime de 7 ans, selon la thèse de la Couronne. Le procès se déroule à Trois-Rivières et est diffusé à Granby, pour la famille, et à Montréal, pour les médias.