La femme de 24 ans qui a été tuée mardi soir dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal aurait été poignardée à mort par son ex-colocataire après une violente dispute « dans un contexte conjugal ». François Pelletier, 36 ans, a été accusé de meurtre prémédité en lien avec cette affaire.

La scène a donné des frissons aux nombreux étudiants de l’Université McGill qui habitent dans le secteur. « De l’intérieur, j’ai vu une jeune femme courir sur le trottoir, elle semblait blessée, je ne voyais pas bien. C’est quand les ambulanciers sont arrivés que j’ai compris qu’elle était en train de fuir », raconte Julianna, qui habite à deux pas des lieux du drame.

« Certains éléments nous font penser qu’il s’agit d’un homicide perpétré dans un contexte de violence conjugale », a indiqué Véronique Dubuc, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

La violente altercation se serait produite mardi vers 16 h 30 entre l’homme de 36 ans et Romane Bonnier, 24 ans, rue Aylmer, près de la rue Milton. L’homme aurait asséné plusieurs coups de couteau à la jeune femme après l’avoir attendue près de chez elle.

Il comparaissait mercredi après-midi au palais de justice de Montréal. Une accusation de meurtre au premier degré a été déposée contre lui. Selon nos informations, un conflit entre la jeune femme et son présumé agresseur a débuté peu avant le meurtre.

Il s’agirait du 26homicide sur le territoire du SPVM depuis le début de l’année 2021.

« Les féminicides doivent cesser immédiatement »

Sur les réseaux sociaux, les principaux candidats à la mairie de Montréal ont tous condamné ce nouvel épisode de violence, offrant au passage leurs condoléances aux proches de la victime. « Montréal a été témoin d’un autre féminicide hier soir. Mes pensées accompagnent la famille et les proches de la jeune femme qui a succombé à ses blessures. […] Les féminicides doivent cesser immédiatement », a d’abord dénoncé la mairesse sortante de Montréal, Valérie Plante, sur son compte Twitter.

« On apprend aujourd’hui que le meurtre d’hier soir sur le Plateau était un féminicide, le 17e au Québec depuis le début de l’année. Je condamne avec véhémence toute forme de violence conjugale, un fléau contre lequel nous devons absolument lutter comme société », a peu après soulevé le candidat à la mairie de Montréal Denis Coderre, sur le même réseau.

Le chef du Mouvement Montréal, Balarama Holness, a fait de même. « C’est dévastateur, j’ai le cœur déchiré encore une fois. Je suis père de famille, j’ai une fille de 2 ans, et je ne peux pas m’imaginer la souffrance des parents en ce moment », a-t-il indiqué, en appelant à une vaste campagne de sensibilisation pour lutter contre la violence conjugale au Québec. « Il faut aussi plus de services comme des logements sociaux dédiés aux femmes à risque qui, trop souvent, sont prises au piège dans leur logement », propose-t-il.

« Plan d’urgence »

En avril, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, avait lancé un « plan d’urgence » pour répondre à « la gravité de la situation », en faisant allusion aux 10 féminicides présumés qui étaient alors survenus depuis le début de l’année au Québec. « On veut offrir plus de services plus rapidement aux femmes qui en ont besoin », avait-elle insisté.

Ce meurtre par arme blanche était le deuxième cette semaine dans la métropole. La semaine dernière, trois évènements impliquant une arme à feu s’étaient produits en autant de jours à Montréal.