L’ADN et des empreintes de Frédérick Silva ont été découverts sur des objets trouvés près de deux scènes de meurtres survenus en quelques jours en octobre 2018, à Laval et à Montréal.

C’est ce que des témoins ont déclaré ces derniers jours au procès du présumé tueur à gages de 41 ans accusé d’avoir tenté de tuer le chef de clan de la mafia Salvatore Scoppa en 2017 à Terrebonne, et d’avoir assassiné Alessandro Vinci, Yvon Marchand et l’ancien membre des Rockers, Sébastien Beauchamp, en octobre et décembre 2018, à Laval et à Montréal.

Dans les heures qui ont suivi le meurtre d’Alessandro Vinci survenu dans le commerce familial du boulevard Lévesque Ouest le soir du 11 octobre 2018, un chien pisteur de la police de Laval s’est arrêté devant un titre de transport de la STM jeté sur la pelouse d’une résidence située à quatre adresses des lieux du meurtre.

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Le titre de transport de la STM découvert par un chien renifleur quelques heures après le meurtre d’Alessandro Vinci à Laval.

Au moins trois empreintes digitales ont ensuite été décelées sur le billet.

Mardi matin, une technicienne en scène de crime de la Sûreté du Québec spécialisée dans les empreintes digitales, Mélanie Marcoux, a affirmé que les expertises de comparaison effectuées avec les informations contenues dans les banques de données criminelles ont révélé des correspondances avec les empreintes de Frédérick Silva qui avaient fait l’objet d’un bertillonnage en 2015 et 2019.

« L’empreinte du pouce de M. Silva apparaît sur le recto du billet qui a été tenu par un autre doigt sur l’autre face, comme une pince », a expliqué Mme Marcoux.

Fait à noter, ce n’est que le 21 septembre dernier, alors que le procès était commencé, que des témoins de la Poursuite se sont rendu compte qu’il y avait une autre empreinte qu’il était possible d’analyser sur le côté recto du titre de transport.

Chaque titre de transport est unique et contient une bande informatisée. En analysant cette bande avec l’aide des techniciens de la STM, les enquêteurs ont rapidement appris que le billet avait été acheté à la station de métro Square-Victoria le jour du meurtre et validé dans un tourniquet de la même station à 19 h 04. Grâce à ces informations, les enquêteurs ont pu suivre le trajet du suspect qui a été filmé par les caméras de surveillance de la STM jusqu’à la station de métro Montmorency à Laval.

Un policier a témoigné et a dit avoir reconnu cet usager comme étant Frédérick Silva, ce que conteste l’avocate de l’accusé, MDanièle Roy.

Avis de concordance

Dix-huit jours après le meurtre d’Alessandro Vinci, Yvon Marchand a été assassiné devant sa résidence de la rue Pierre-Tétreault dans l’est de Montréal. Après le crime, un autre chien pisteur, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) cette fois-ci, a reniflé et s’est intéressé à un morceau de tissu noir jeté sur le terrain d’une maison voisine, à environ 150 mètres des lieux du meurtre.

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Le morceau de tissu noir retrouvé à 150 mètres de la maison d’Yvon Marchand

La semaine dernière, une biologiste judiciaire du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale du Québec, Josiane Larose, a expliqué que des analyses ont confirmé « un avis de concordance » avec le profil génétique (ADN) de l’accusé sur la pièce de tissu, en réalité une manche de t-shirt découpé.

Une fois que la preuve concernant le meurtre d’Yvon Marchand aura toute été présentée au juge Marc David de la Cour supérieure, ce sera le dernier meurtre, celui de Sébastien Beauchamp commis dans une station-service de l’est de Montréal en décembre 2018, qui sera abordé.

Pour joindre Daniel Renaud, composez-le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.