Un homme accusé d’un incendie criminel au bureau d’une avocate de renom

Un détenu en liberté conditionnelle a été accusé mercredi d’avoir allumé un incendie criminel au bureau d’avocats Danièle Roy et associés, à Montréal, qui a représenté des accusés dans plusieurs dossiers d’importance très médiatisés ces dernières années.

Khodr Kanaan, un résidant de Longueuil de 32 ans, fait face à trois chefs d’accusation relatifs à un incendie allumé volontairement l’an dernier à la porte du bureau d’avocats situé au 500, place d’Armes, dans une tour de bureaux qui abrite les locaux de plusieurs des avocats criminalistes les plus en vue du Québec.

L’incendie allumé le 6 novembre 2020 avait fait peu de dommages, comme l’avait rapporté La Presse à l’époque. Mais la section des incendies criminels du Service de police de la Ville de Montréal avait pris l’affaire très au sérieux par crainte qu’il s’agisse d’une tentative d’intimider une personne associée au système de justice.

Une caméra avait capté des images montrant deux suspects qui circulaient dans l’immeuble ce jour-là. L’un d’eux portait des souliers sans lacets distribués aux détenus en pénitencier.

Au moment du crime, Khodr Kanaan était justement en liberté conditionnelle, après avoir purgé une partie de sa peine de 11 ans de détention pour un violent braquage à domicile dans une ferme de Waterville, en Estrie.

L’acte d’accusation déposé à la cour ne précise pas si l’accusé visait un avocat en particulier au sein du bureau. L’enquête se poursuit.

« Inacceptable »

L’étude Danièle Roy et associés a été fondée par la criminaliste Danièle Roy, qui vient de recevoir le prix Léo-René Maranda, distinction soulignant la carrière exceptionnelle d’un avocat de la défense.

M^e Roy a représenté au fil des ans des acteurs importants du crime organisé comme Stefano Sollecito, Nicola Spagnolo et plusieurs membres des Hells Angels. Elle est aussi souvent intervenue publiquement pour défendre des principes comme la présomption d’innocence et mettre en garde la population contre la tentation de juger les gens sur la place publique plutôt que devant les tribunaux.

Elle assure présentement la défense de Frédérick Silva, présumé tueur à gages accusé de plusieurs meurtres. Elle n’a pas souhaité commenter le dépôt des accusations en lien avec l’incendie criminel.

La présidente de l’Association des avocats de la défense de Montréal-Laval-Longueuil, M^e Élizabeth Ménard, a rapidement réagi en soulignant que toute tentative de s’en prendre à un avocat devait être prise au sérieux.

« C’est inacceptable. Dans un cas comme celui-ci, on ne s’attaque pas seulement à une personne, mais bien au système judiciaire en tant que tel », a-t-elle déclaré.