Samedi dernier, Dominique Raby survolait le ciel montréalais à bord d’un Cessna. Ce n’était pas la première fois que ce féru d’aviation prenait place dans l’appareil de Gian Piero Ciambella, le pilote d’expérience qu’il accompagnait. L’accident mortel survenu au parc de Dieppe à Montréal est un coup dur pour les membres de l’Association des pilotes de Saint-Jean-sur-Richelieu, dont il faisait partie.

« Ce qui était le fun, c’était sa grande ouverture d’esprit, son tempérament avenant et comment il s’est intégré rapidement à notre communauté tissée serré », décrit Normand Prenoveau. Le président de l’Association des pilotes de Saint-Jean-sur-Richelieu était impressionné par la curiosité et la rapidité d’apprentissage de M. Raby, émerveillé par tout ce qui touchait de près ou de loin à l’aviation.

Dominique Raby, père de famille de 54 ans, avait sa licence de pilotage, ayant entamé des cours il y a quatre ans. Il pouvait voler en solo avec l’autorisation de son instructeur.

« Il disait rarement non à de nouvelles expériences. C’était le gars toujours prêt à embarquer dans un avion et à nous suivre. Ça ne m’étonne pas qu’il ait voulu voir samedi dernier c’était quoi de transporter une bannière. Il voulait apprendre. »

Il n’était pas pour autant casse-cou.

M. Raby devait d’ailleurs assister le 16 octobre prochain à un cours destiné aux pilotes axé sur la prise de décision rapide en cas d’urgence, poursuit M. Prenoveau.

Pilote et mécanicien

En plus de s’impliquer comme bénévole au sein de l’Association, Dominique Raby avait acheté plusieurs avions ultralégers pour les retaper. Il avait suivi des cours de mécanique à cet effet.

« Je vais beaucoup le regretter, c’était quelqu’un de généreux et d’enthousiaste qui avait vraiment la passion de l’aviation, même s’il débutait là-dedans », se désole son ami Pierre Leduc, également membre de l’Association des pilotes de Saint-Jean-sur-Richelieu.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Pierre Leduc, ami de Dominique Raby

Une semaine avant l’accident mortel, M. Raby avait accompagné M. Ciambella à Toronto, également pour un contrat de banderole. « Il était par contre resté au sol cette fois. Quand j’ai lu la nouvelle dimanche matin, j’ai su que c’était Dominique. Ils se connaissaient bien et il voulait apprendre », raconte M. Leduc.

« Il a découvert l’aviation sur le tard, mais ça faisait partie de son quotidien depuis trois ans. Il aimait être accompagné de gens d’expérience pour que ce soit sécuritaire », dit en soupirant Eddy Bélanger, un autre membre de l’Association qui volait souvent avec Dominique Raby.

Rencontrés par La Presse mardi matin, les proches du défunt vivent leur deuil en attente de réponses. On ignore toujours la cause de l’accident qui a coûté la vie au père de famille, a ajouté brièvement la sœur de M. Raby.