Sébastien Varin roulait à 141 km/h sur un chemin sinueux des Laurentides lorsqu’il a perdu la maîtrise de sa Tesla en octobre 2018. Une conduite dangereuse qui a coûté la vie à son passager, Jimmy Accurso, fils aîné de Tony Accurso. Le chauffard a été condamné à trois ans de pénitencier pour avoir fauché la vie de son ami.

L’homme de 41 ans a plaidé coupable, mardi, au palais de justice de Saint-Jérôme d’avoir causé la mort de Jimmy Accurso par négligence criminelle, en conduisant dangereusement un véhicule à moteur. Il était aussi accusé au départ de conduite avec les facultés affaiblies, mais ce chef n’a pas été retenu dans l’acte d’accusation déposé mardi.

Le 25 octobre 2018, le PDG du Manoir Saint-Sauveur, Sébastien Varin, passe la soirée à l’Estérel avec son ami de longue date, l’homme d’affaires Jimmy Accurso (de son vrai nom James Accurso). À la sortie du restaurant, Jimmy Accurso se dirige du côté conducteur, mais finit par changer de place avec Sébastien Varin, à la suite de l’intervention du propriétaire du restaurant. Vraisemblablement en raison de l’intoxication de M. Accurso.

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James (Jimmy) Accurso, en 2018

Vers 00 h 30, Sébastien Varin perd la maîtrise de la Tesla dans une courbe sur le chemin Sainte-Marguerite, à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Le chauffard roulait à 141 km/h, alors que la vitesse maximale était de 70 km/h, selon les experts en reconstitution. Le mode autopilote de la Tesla était désactivé.

Selon le résumé des faits présenté par le procureur de la Couronne Me Sédrick Valiquette, un témoin qui passait par hasard affirme que Sébastien Varin était « sous le choc » après l’accident. C’est ce témoin qui a informé l’accusé que son ami était mort. Aux dires du témoin, Sébastien Varin ne présentait pas de signe d’intoxication.

Sébastien Varin est ensuite parti dans une camionnette arrivée rapidement sur les lieux afin de se faire soigner. Il est toutefois retourné sur les lieux 20 minutes après l’accident, alors que les ambulances étaient sur place. Les policiers ont perçu une odeur d’alcool chez le chauffard, qui a été mis en état d’arrestation.

Notons que l’accusé n’admet pas avoir conduit en état d’ébriété dans le cadre de sa reconnaissance de culpabilité. Cela dit, en présentant la suggestion de peine, son avocat a insisté sur le fait que Sébastien Varin ne consommait plus « une goutte d’alcool » depuis l’accident.

« Ce sont de grands amis. Mon client vivait une période difficile, bien que ça ne justifie pas les évènements. Cet évènement a complètement changé la vie de M. Varin », a plaidé l’avocat de la défense. Son client ne conduit d’ailleurs plus depuis deux ans.

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Sébastien Varin arrive à la salle d’audience avec ses avocats (MMaxime Raymond, à droite).

Sébastien Varin ne s’est pas senti en mesure de s’adresser à la cour. « Désolé, M. le juge, j’ai beaucoup de difficulté à m’exprimer », a-t-il lâché. Sa lettre d’excuses n’a pas été lue pendant l’audience. Les membres de la famille Accurso n’étaient pas présents.

Le juge Marc-André Dagenais a entériné la suggestion commune des avocats et a condamné M. Varin à trois ans de détention et à une interdiction de conduite pendant 42 mois.

« La conduite dangereuse est un geste […] qui appelle une dénonciation, parce que ce genre de crimes met en danger non seulement les gens qui occupent le véhicule, mais l’ensemble de la population qu’il côtoie », a conclu le juge.