Arrêté mardi et incarcéré par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) parce qu’il refusait de porter un masque lors de son procès en Cour municipale, le militant antivaccin François Amalega Bitondo reste sur ses positions : le port obligatoire du couvre-visage est pour lui une « torture » qui va à l’encontre de ses droits fondamentaux, plaide-t-il.

M. Amalega Bitondo, un ex-professeur de mathématiques du collège Jean-de-Brébeuf, a été arrêté mardi en fin de journée, devant la Cour municipale, à la suite d’un mandat lancé par le juge Marc Alain. Le militant avait été expulsé de l’édifice plus tôt dans la journée parce qu’il refusait de porter un masque devant le juge pour faire face à des accusations d’entrave en lien avec une manifestation antimasque qu’il avait organisée durant l’été.

Après une nuit passée en détention au centre opérationnel Sud du SPVM, il continue de refuser de se conformer aux règlements de la cour. La juge Annie-Claude Chassé décidera jeudi s’il sera libéré en attente de la reprise de son procès. D’ici là, M. Amalega Bitondo demeure détenu. Il a été transféré au Centre de détention de Montréal (Bordeaux) pour la nuit.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Des militants antimasques se sont rassemblés mercredi à l’extérieur de l’édifice de la Cour municipale.

Lors d’audiences plus tôt mercredi, la magistrate lui avait demandé s’il pouvait donner des garanties qu’il se représenterait devant la cour à une nouvelle date « dans le respect des règles sanitaires ».

M. Amalega Bitondo, qui se représente sans avocat, a catégoriquement refusé. Comparaissant en visioconférence, il a dit en faire une cause de « liberté de conscience ». « Ce serait une folie de ma part de mépriser la Cour », a-t-il affirmé, invitant la juge à faire « passer la primauté du droit » avant celle de la santé publique.

« Moi, j’ai peur du masque », a-t-il dit.

« Pour moi, porter un masque crée un milieu propice aux bactéries et à la privation de mon oxygène. C’est une torture, qui va à l’encontre des droits de la personne et de la Charte canadienne des droits et libertés », a-t-il argumenté.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

« Liberté à Amalega », peut-on lire sur cette pancarte que tient une dame à l’extérieur de l’édifice de la Cour municipale.

M. Amalega Bitondo a demandé à la juge de lui accorder une dérogation afin qu’il puisse comparaître devant la cour sans masque, tout en respectant les deux mètres de distanciation. Il y a deux semaines, à Joliette, le juge Normand Bonin lui avait permis une telle dérogation dans une autre cause où il doit se défendre d’accusations liées à son refus de porter le masque en public. M. Amalega Bitondo avait alors dû attendre toute la journée à l’extérieur et avait été appelé par le juge seulement quand tous les procès du jour avaient été terminés et que la salle d’audience était vide.