Frédérick Silva a-t-il été trahi par un billet de la Société de transport de Montréal (STM) retrouvé par la police dans les heures qui ont suivi le meurtre d’un jeune homme d’affaires à Laval, en octobre 2018 ?

C’est la question que l’on peut se poser après avoir entendu de nouveaux témoignages, mercredi, au procès pour meurtres et tentative de meurtre du présumé tueur à gages qui se poursuit depuis deux semaines au palais de justice de Montréal.

Frédérick Silva, 40 ans, est accusé d’avoir tenté de tuer le mafieux Salvatore Scoppa, en février 2017, et d’avoir assassiné Alessandro Vinci, Yvon Marchand et Sébastien Beauchamp, en octobre et en décembre 2018.

Alors que toute la preuve de la poursuite dans le dossier de Salvatore Scoppa a été présentée au juge Marc David, de la Cour supérieure, dans les premiers jours du procès, c’est celle relative au meurtre d’Alessandro Vinci que l’on a commencé à voir et à entendre mercredi.

PHOTO TIRÉE DE LINKEDIN

Alessandro Vinci, 31 ans, était gérant de l’entreprise Automobiles Vinci.

Alessandro Vinci, 31 ans, a été tué vers 20 h 50 le soir du 11 octobre 2018, alors qu’il se trouvait dans son bureau de son commerce de vente et de location de voitures situé sur le boulevard Lévesque Ouest, près de la 91Avenue, dans le quartier Chomedey.

Le lendemain, 18 heures après le crime, tenu en laisse par son maître, l’agent Nicolas Normandin, le chien renifleur Finder de la police de Laval s’est immobilisé près d’un billet de transport de la STM jeté sur le gazon d’une résidence du boulevard Lévesque Ouest, située à quatre portes du commerce Automobiles Vinci.

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Le billet de métro retrouvé par un chien renifleur sur le gazon d’une maison voisine, le lendemain matin du meurtre.

Le billet, pour un passage simple à 3,25 $, avait été validé le soir même du meurtre, à 19 h 04. Des expertises ont permis de déceler la présence de trois empreintes digitales sur le billet.

Pour le moment, il n’a pas été établi que ces empreintes sont celles de Silva ou non. D’autres témoins seront entendus relativement à cette découverte qui occupe une certaine partie de la preuve de la poursuite.

Le chien Finder a également trouvé un chandail près de la scène de crime.

Criblé de balles

Le soir du 11 octobre 2018, Alessandro Vinci a été criblé de balles par un individu qui est entré dans son bureau et a ensuite abandonné sur place l’arme du crime, un pistolet muni d’un silencieux.

« La victime était étendue au sol dans une mare de sang. Son père était penché sur lui et lui parlait. J’ai essayé de prendre son pouls, mais il n’en avait aucun. La victime était étendue derrière son bureau, dos au sol, la tête appuyée sur une tour d’ordinateur », a décrit le premier patrouilleur de la police de Laval arrivé sur les lieux, Marc-Antoine Montmigny, qui a aussi noté une dizaine de blessures sur le corps d’Alessandro Vinci, dont une derrière la tête.

  • Avant de quitter le bureau de sa victime, le tueur a jeté son arme entre le mur et un sac de sport posé sur le sol.

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    Avant de quitter le bureau de sa victime, le tueur a jeté son arme entre le mur et un sac de sport posé sur le sol.

  • Une quinzaine de douilles ont été retrouvées dans le bureau de la victime, dont une sur son fauteuil de travail.

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    Une quinzaine de douilles ont été retrouvées dans le bureau de la victime, dont une sur son fauteuil de travail.

  • L’arme du crime, un pistolet qui affichait un numéro de série, muni d’un silencieux.

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    L’arme du crime, un pistolet qui affichait un numéro de série, muni d’un silencieux.

  • Alessandro Vinci a été abattu dans son bureau avant d’être traîné à l’extérieur de celui-ci par les secouristes qui ont tenté des manœuvres de réanimation, en vain.

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    Alessandro Vinci a été abattu dans son bureau avant d’être traîné à l’extérieur de celui-ci par les secouristes qui ont tenté des manœuvres de réanimation, en vain.

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Une technicienne en scène de crime de la Sûreté du Québec, Sophie Fortin, a témoigné et raconté qu’une quinzaine de douilles avaient été retrouvées par les policiers sur le plancher, sur une chaise et sur le bureau de la victime.

Un expert en balistique a identifié une dizaine d’impacts de balles dans un mur, sur le bureau, dans des documents reposant sur le meuble, une tour d’ordinateur et peut-être même sur le téléphone cellulaire d’Alessandro Vinci.

Selon des photos des vêtements que portait la victime, celle-ci semble avoir été particulièrement touchée au niveau de l’épaule droite et du cou.

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La procureure de la poursuite, MAudrey Allard, a déposé un enregistrement de l’appel au 911 fait par un employé du commerce immédiatement après la découverte de la victime qui gisait au sol, derrière son bureau.

Le commerce était équipé de huit caméras extérieures.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.