Le procès pour meurtres et tentative de meurtre de Frédérick Silva, que la police considère comme un tueur à gages du crime organisé, s’est ouvert mercredi matin au palais de justice de Montréal.

Silva, 41 ans, est accusé d’avoir tenté de tuer le chef de clan de la mafia Salvatore Scoppa, en février 2017 à Terrebonne, et d’avoir assassiné Alessandro Vinci, en octobre 2018 à Laval, Yvon Marchand quelques jours plus tard à Montréal et Sébastien Beauchamp, ancien membre des Rockers, club-école des Hells Angels, en décembre 2018 à Montréal.

Le procès, qui se déroule devant le juge Marc David, de la Cour supérieure (juge seul), est fixé jusqu’en décembre prochain. En mai 2022, Silva doit avoir un autre procès pour le meurtre de Daniel Armando Somoza-Gildea, 28 ans, commis à la sortie d’un bar du centre-ville de Montréal en mai 2017.

PHOTO FOURNIE PAR LE SPVM

Frédérick Silva

À noter que Silva était recherché par les enquêteurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) depuis ce meurtre, mais n’a été arrêté qu’en février 2019, après 20 mois d’une cavale au cours de laquelle il aurait commis deux des assassinats pour lesquels il est accusé.

Véhicule blindé tout équipé

La poursuite, assurée par MAntoine Piché, MNathalie Kleber et MAudrey Allard, a décidé de commencer le procès avec la tentative de meurtre sur Salvatore Scoppa survenue le 21 février 2017 à la sortie d’un restaurant du secteur Lachenaie, à Terrebonne.

Ce soir-là, Salvatore Scoppa a mangé dans ce restaurant en compagnie d’un ami et d’une femme lorsqu’un homme, attablé avec une dizaine d’individus à l’autre bout de l’établissement, est venu leur parler.

L’homme est ensuite retourné à sa table et aussitôt – une demi-heure à peine après être arrivé –, le groupe s’est acquitté de la facture de 121 $ en payant comptant et est sorti du restaurant.

Après avoir payé une facture de 215 $ en partie avec des cartes cadeaux, Salvatore Scoppa et ses compagnons sont sortis à leur tour du restaurant. Scoppa s’apprêtait à monter à bord de sa voiture, une Toyota Camry noire, lorsque des coups de feu ont été tirés dans sa direction. Il a été blessé par au moins un projectile et a pris la fuite à pied. Il a ensuite été retrouvé par les policiers à l’hôpital, où il s’était rendu pour recevoir des soins.

Une technicienne de la Sûreté du Québec, Sophie Fortin, a présenté des photos sur lesquelles on constate que la portière avant de la voiture de Scoppa est demeurée ouverte après le crime. Au moins un gilet pare-balles se trouvait à l’intérieur ainsi qu’une manette qui permettait d’activer des gyrophares bleus et rouges (couleurs de la police) à l’avant de la voiture. Le véhicule, qui était visiblement blindé, était équipé de vitres d’une épaisseur d’environ un centimètre.

Plusieurs balles perdues

La policière a également raconté qu’un projectile a traversé la carrosserie d’une voiture garée dans une allée devant le véhicule de Scoppa et a été retrouvé dans le coffre de cette dernière. Des traces d’impact ont aussi été constatées sur d’autres véhicules stationnés à proximité.

Le manteau de Scoppa, saisi à l’hôpital, a été troué à quelques endroits et des morceaux de métal, provenant vraisemblablement des attaches de ce vêtement, jonchaient le sol lorsque les policiers sont arrivés sur la scène.

Un revolver a été trouvé près d’un mur extérieur du restaurant quatre jours après le crime.

Attentif, l’accusé a été vu en train de remettre des notes à ses avocates, MDanièle Roy, MLida Sara Nouraie et MDiana Sitoianu, durant les témoignages. Le procès se poursuit jeudi.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.