Un ancien membre de l’escadron de la mort nazi qui vit aujourd’hui au Canada n’a pas réussi à obtenir un huis clos pour son audience d’expulsion.

Helmut Oberlander a déposé une requête mardi afin que son dossier soit transféré en privé à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, pour que les médias et membres du public ne puissent assister aux prochaines étapes du processus.

M. Oberlander, qui vit à Waterloo en Ontario, a plaidé que sa famille et lui ont reçu des menaces de mort après la publication d’articles au sujet de sa situation. Des messages menaçants ont aussi été envoyés à ses avocats, ce qui le met en danger, selon lui.

Après avoir entendu les arguments d’un avocat engagé pour représenter les médias, le tribunal a jugé que le plaidoyer de M. Oberlander n’était pas suffisant pour sacrifier le droit du public à l’accès au système de justice.

L’homme de 97 ans, qui est né en Ukraine, était membre d’un escadron de la mort nazi, qui agissait derrière la ligne de front de l’armée allemande dans les territoires occupés de l’Est pendant la Seconde Guerre mondiale.

Il affirme qu’il a été enrôlé dans ses fonctions à l’adolescence et qu’il n’a participé à aucun meurtre.

Il a agi en tant qu’interprète pour l’escadron 10a entre 1941 et 1943. Il a ensuite fait partie de l’organisation responsable du meurtre de plus de deux millions de personnes, dont la plupart étaient juives.

La commission doit déterminer si M. Oberlander peut rester au Canada ou s’il doit être renvoyé en Allemagne.

M. Oberlander est arrivé au Canada en 1954. Il est devenu citoyen canadien six ans plus tard, mais il n’avait toujours pas divulgué son passé de guerre à son nouveau pays à ce moment.

En juin 2017, le gouvernement fédéral a révoqué sa citoyenneté canadienne pour la quatrième fois depuis le milieu des années 1990.

L’avocat de M. Oberlander, Ronald Poulton, a annoncé mardi à la commission qu’il demandera un arrêt des procédures, en partie en raison de la santé mentale déclinante de son client.

Selon les documents déposés auprès de la commission, M. Poulton a affirmé que son client est incapable d’assurer sa défense en raison de son état mental et qu’il est inapte à comparaître.

« Il souffre d’une grave déficience cognitive avec délire et psychose persistants », a écrit M. Poulton.

Il a ajouté que M. Oberlander « ne devrait pas vivre bien longtemps après la fin de l’été ».

L’audience doit se dérouler toute la semaine.