Un chef d’accusation a été porté lundi contre l’homme suspecté d’avoir enlevé son fils de trois ans, arrêté dimanche à Sainte-Paule, dans le Bas-Saint-Laurent. L’homme est accusé d’avoir déchargé une arme à feu. L’enquête sur cet évènement est toujours en cours.

L’homme a comparu au palais de justice de Québec lundi avant-midi, par visioconférence, en raison du congé de la fête du Travail.

Le dossier du suspect est reporté au 5 octobre. L’homme demeurera détenu au moins jusqu’à cette date, a confirmé la porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Audrey Roy-Cloutier. Il passera devant les tribunaux au palais de justice de Matane.

Il fait face à une peine minimale de quatre ans et à une peine maximale de 14 ans, s’il est reconnu coupable de ce chef d’accusation.

Le suspect possède de nombreux antécédents judiciaires. Il a notamment été déclaré coupable d’agression sexuelle, de voies de fait, de non-respect de probation, de possession de drogues et de conduite dangereuse.

Rappelons qu’une alerte AMBER a été déclenchée le 31 août, afin de retrouver un jeune garçon et son père, qui avaient été aperçus pour la dernière fois sur la rue Banville, à Sainte-Paule, un petit village situé à une vingtaine de kilomètres de Matane.

À la suite de près de cinq jours de recherches notamment menées par la Sûreté du Québec (SQ), le 4 septembre, les deux disparus ont été localisés dans la résidence du suspect, sur chemin de la Coulée Carrier, à Sainte-Paule. Plusieurs coups de feu ont été tirés, et le père avait en possession des armes longues, selon les informations obtenues par La Presse. Personne n’a été blessé.

Le lendemain, l’homme a été maîtrisé par les policiers, aux environs de midi, après plusieurs heures de négociations. Le jeune garçon a été remis à la garde de sa mère, et se porte bien.

Les futures analyses de l’enquête détermineront si d’autres chefs d’accusation seront portés contre le suspect.

« Dans ma tête, il jouait avec [la police] »

Alexandre Charland a travaillé pendant quatre ans avec le suspect, dans une boutique d’installation de poêles et de foyers de Pont-Rouge, une municipalité située à quelques kilomètres de Saint-Raymond, où habitait le suspect. L’homme avait déménagé à Sainte-Paule l’automne dernier.

« Quand l’alerte AMBER s’est déclenchée, j’étais persuadé qu’il ne ferait rien de mal à son fils », lance-t-il au bout du fil, en entrevue avec La Presse. « Quand je travaillais avec, c’était un bon père de famille qui s’arrangeait pour voir ses gars », poursuit-il.

Cependant, il avait tendance à « se penser un petit peu plus intelligent que tout le monde, surtout la police. Dans ma tête, il jouait avec eux autres », explique Alexandre.

« Quelque part, ça ne me surprend pas qu’il ait fait ça pour essayer de prouver un point », ajoute-t-il, en disant toutefois avoir été surpris en apprenant la disparition du père et du fils.

Alexandre est heureux du dénouement de cette histoire, à savoir que les deux personnes recherchées sont en sécurité.

« Je sais que son rêve c’était de retourner en Gaspésie, vivre sur sa terre avec ses parents », lance-t-il.