Des bacs remplis à craquer de munitions, des poches de hockey pleines de mitraillettes et de pistolets… Un policier d’infiltration a été stupéfait de découvrir un véritable arsenal dans un entrepôt anonyme de Laval à la suite de la dernière opération d’infiltration pour coincer les suspects du meurtre des frères Falduto.

« Je ne vous cacherai pas ma stupéfaction de voir autant d’armes », a lancé au jury l’agent d’infiltration mardi au procès de Marie-Josée Viau et de Guy Dion. Le couple est accusé de complot et de participation aux meurtres des frères Falduto, en juin 2016. Selon la Couronne, un tueur à gages de la mafia – devenu agent civil d’infiltration (ACI) – aurait abattu les victimes dans le garage du couple.

Trois semaines après un cinquième et dernier scénario d’infiltration plutôt sans histoire lors de l’anniversaire de Guy Dion, l’ACI remet au policier infiltré une clé pour accéder à un mini-entrepôt sur le boulevard Chomedey, à Laval. Sur place, le policier apprend que la case de l’entrepôt est au nom d’un homme surnommé « Brad Pitt ». C’est là que le policier découvre un arsenal complet, qu’il remettra à des enquêteurs.

  • Arsenal d’armes à feu découvert dans un entrepôt anonyme de Laval à la suite de la dernière opération d’infiltration pour coincer les suspects du meurtre des frères Falduto

    PHOTO DÉPOSÉE EN COUR

    Arsenal d’armes à feu découvert dans un entrepôt anonyme de Laval à la suite de la dernière opération d’infiltration pour coincer les suspects du meurtre des frères Falduto

  • Arsenal d’armes à feu découvert dans un entrepôt anonyme de Laval à la suite de la dernière opération d’infiltration pour coincer les suspects du meurtre des frères Falduto

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    Arsenal d’armes à feu découvert dans un entrepôt anonyme de Laval à la suite de la dernière opération d’infiltration pour coincer les suspects du meurtre des frères Falduto

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    Arsenal d’armes à feu découvert dans un entrepôt anonyme de Laval à la suite de la dernière opération d’infiltration pour coincer les suspects du meurtre des frères Falduto

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« C’est plein, c’est plein. Le bac, c’est complètement rempli. Il y a des boîtes de munitions pleines jusqu’au couvercle », détaille-t-il en décrivant les photos de l’arsenal.

Une serveuse cause des tensions

Le contre-interrogatoire du policier a permis d’en apprendre davantage sur sa relation avec l’ACI pendant l’opération. Entraînement sportif, cinéma, restaurant : les deux hommes ont participé à toutes sortes de rencontres de « familiarisation » pour apprendre à se connaître avant d’approcher les accusés. Lors des missions d’infiltration, le policier jouait le rôle d’un ami « armurier » de l’ACI. Les deux hommes ont approché les accusés des années après le meurtre en prétextant un projet fictif de culture de pot.

Ainsi, il était important pour le policier de développer une « complicité » avec l’ACI et de s’habituer à sa « façon de s’exprimer », puisqu’il avait du mal à le comprendre, au début. Son but était de devenir un « bon copain », voire un « semblant d’ami » avec l’ACI, pour que ce dernier arrive à « oublier » qu’il était policier pendant les opérations.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Guy Dion et Marie-Josée Viau, devant le Centre de services judiciaires Gouin, à Montréal, lundi

« Quand on va débarquer dans un scénario, s’il a un thinking que lui, c’est un flic, dans le stress, ça se peut qu’il s’échappe », a expliqué le policier.

Un épisode soulevé par la défense a toutefois mis en lumière une certaine tension entre le policier et l’ACI. Alors que les deux hommes dînaient au restaurant, une serveuse avec « de l’entregent » s’est montrée « vraiment » intéressée à se joindre à eux pour une activité de « marche ». Pour s’assurer que la serveuse ne soit pas invitée, le policier a décidé de prendre les devants en lui demandant son numéro de téléphone.

« J’ai su que ça avait choqué [l’ACI]. J’en ai déduit que d’avoir eu le numéro de téléphone de cette serveuse lui avait déplu », a-t-il déclaré au jury. À deux reprises, l’ACI a présenté ses excuses au policier pour avoir dit des choses « pas fines » à son endroit. Néanmoins, le témoin a assuré que l’ACI ne l’avait jamais « insulté » et n’avait jamais « levé le ton » pendant leurs nombreuses rencontres.

Son contre-interrogatoire se poursuit ce mercredi au Centre de services judiciaires Gouin.