Reconnu coupable du meurtre prémédité de sa conjointe le mois dernier, Benoit Cardinal réclame maintenant un nouveau procès. Le tueur de Jaël Cantin maintient que la juge a commis une panoplie d’erreurs de droit pendant le procès en écartant notamment la thèse d’un « intrus » dans la maison le soir du meurtre.

Le jury n’a pris que deux jours de délibérations le mois dernier, au palais de justice de Joliette, pour reconnaître l’homme de 35 ans coupable du meurtre au premier degré de Jaël Cantin. Benoit Cardinal risque ainsi d’écoper de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Or, il conteste la constitutionnalité de cette peine automatique.

Le camp Cardinal fait valoir huit motifs d’appel pour réclamer l’annulation du verdict de culpabilité et la tenue d’un nouveau procès. Il soutient que la juge Johanne St-Gelais n’aurait pas dû inviter le jury à « ne pas se laisser distraire par la question d’un intrus ou d’une fille sur la scène de crime ». Il n’existait aucune preuve pour étayer cette thèse avancée par la défense, selon la juge.

Le jury a plutôt retenu que c’est Benoit Cardinal qui a tué la mère de six enfants en plein milieu de la nuit, le 16 janvier 2020. La technicienne en éducation spécialisée est morte d’un traumatisme par un objet contondant. La preuve a révélé que Benoit Cardinal avait des problèmes financiers à l’époque, alors que sa conjointe détenait une police d’assurance vie de 1 million de dollars.

À la fin du procès, la défense a demandé à la juge St-Gelais de se récuser pour motif d’impartialité, une requête rejetée par la magistrate. Il s’agit d’ailleurs de l’un des motifs d’appel de Benoit Cardinal. Le tueur reproche également à la juge d’avoir modifié « unilatéralement » la thèse écrite de la défense dans ses directives et d’avoir déclaré admissibles en preuve ses « propos suicidaires et/ou inquiétants » tenus avant le meurtre.