La bataille politique entre le camp de la mairesse d’arrondissement Sue Montgomery et celui de Valérie Plante se poursuit devant les tribunaux. La directrice de cabinet de la mairesse de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce réclame 186 125 $ à la mairesse Plante pour des accusations « infondées » et une tentative de congédiement.

« Les défendeurs ont tenté de marchander son congédiement dans le cadre d’une stratégie politique, et ce, alors qu’il s’agit de la mesure disciplinaire la plus sévère qui ne pouvait être marchandée d’une telle façon par des fonctionnaires et élus d’un organisme public », soutient le camp d’Annalisa Harris dans une poursuite rendue publique jeudi visant également le contrôleur général Alain Bond et la Ville de Montréal.

Le torchon brûle depuis deux ans entre la mairesse Sue Montgomery, son bras droit Annalisa Harris et Projet Montréal. Expulsée du parti de Valérie Plante, Sue Montgomery se présentera ainsi sous les couleurs du nouveau parti « Courage » aux prochaines élections, alors que Annalisa Harris tentera de devenir conseillère municipale du district de Loyola, à Notre-Dame-de-Grâce.

« J’ai dénoncé des pratiques inacceptables au travail. Et pour cela, j’ai été la cible d’attaques personnelles et ma réputation a été entachée », a déclaré Mme Harris par voie de communiqué.

La directrice de cabinet de Sue Montgomery est sur la sellette depuis que le contrôleur général Alain Bond a conclu qu’elle avait harcelé le directeur de l’arrondissement Stéphane Plante en 2019. Une conclusion vivement contestée par Mme Harris et la mairesse Montgomery, qui a fermement refusé de congédier sa bras droit, malgré les demandes répétées de l’administration Plante.

« Les défendeurs ont agi ainsi au motif que la demanderesse aurait prétendument exercé du harcèlement psychologique et contribué à un climat toxique au sein de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, alors qu’aucune preuve sérieuse ne supportait des accusations aussi graves et l’imposition de mesures aussi draconiennes », déplore Annalisa Harris dans sa poursuite.

Aux yeux d’Annalisa Harris, le contrôleur général a imposé des mesures « déraisonnables et draconiennes » en l’empêchant d’effectuer ses tâches de directrice de cabinet pendant une année entière, alors qu’il avait seulement un pouvoir de recommandations auprès de la Ville.

De plus, le contrôleur Bond a admis n’avoir « ni regardé ni examiné » la preuve soutenant de telles accusations visant Annalisa Harris avant d’imposer ces mesures « draconiennes », ajoute la candidate aux élections municipales. Malgré cela, Alain Bond a tout de même « incité » les fonctionnaires de l’arrondissement de suivre ces mesures pour « isoler » Annalisa Harris, selon celle-ci.

« Quant à Valérie Plante, celle-ci a tenté de marchander le congédiement de la demanderesse, a exhorté publiquement Mme Montgomery à appliquer les mesures déraisonnables imposées par le défendeur Bond. […] Or, Valérie Plante savait ou aurait dû savoir que les allégations de harcèlement psychologique visant la demanderesse étaient sans fondement », indique la poursuite.

La femme de 28 ans réclame ainsi plus de 180 000 $, notamment pour atteinte à la réputation et à son honneur. Elle explique dans sa requête qu’elle a souffert d’un épisode dépressif sévère et anxieux et d’insomnie pendant plusieurs mois.

Au cabinet de la mairesse Plante, on assure que le recours de Mme Harris sera « contesté ». « Malheureusement, Mme Harris et Mme Montgomery ont choisi de multiplier les recours judiciaires. Ce sont les citoyens de l’arrondissement CDN-NDG qui font les frais de cette stratégie », a déploré Geneviève Jutras, l’attachée de presse de Valérie Plante.