Un grand-père de 78 ans « connaîtra la prison pour la première fois de sa vie », a souligné une juge en lui imposant une peine de cinq ans. Il a reconnu avoir agressé sexuellement six petites filles de 1967 à 2018.

André Bonneau, un ex-employé du collège privé O’Sullivan de Montréal, attirait les enfants du quartier avec des friandises ou du chocolat. Une fois chez lui, il pouvait leur toucher les fesses et les parties génitales.

Dans le cas d’une autre victime, il a commencé à la côtoyer alors qu’elle était encore un nourrisson. Il avait développé une relation avec la mère de cette dernière, une femme seule qui avait cinq enfants. À propos de cette victime, la juge Lori Renée Weitzman a indiqué que l’agresseur « lui changeait ses couches et la nourrissait de temps à autre ».

Il l’aurait agressée une première fois alors qu’elle était âgée de 8 ans et qu’elle était allée chez lui pour manger des sucreries. Il a « joué avec son vagin par-dessus sa culotte », a expliqué la juge.

Pendant quelques années, alors qu’elle était toujours au primaire, il continuait de lui toucher ses parties génitales. À un autre moment, il est même allé la rejoindre dans sa chambre où il lui a fait un cunnilingus et a frotté son pénis entre ses fesses pendant quelques minutes.

Trois victimes d’une même famille

La mère de cette victime a déposé un témoignage écrit qui a été lu au palais de justice de Montréal, le 1er avril dernier, avant que la juge Weitzman rende sa sentence. Elle a raconté que M. Bonneau, qu’elle considérait « comme un père », avait à l’époque toute sa confiance. « Il allait jusqu’à m’aider à acheter le lait, les habits et les couches. À certains moments, je me souviens même de lui avoir confié mon enfant pour pouvoir aller travailler un tant soit peu », a confié cette femme, dont trois des filles sont des victimes du criminel de 78 ans. « Cet homme nous a tous causé beaucoup de peine. »

M. Bonneau a aussi voulu s’adresser à la juge avant qu’elle donne sa peine pour s’excuser pour tous les dommages qu’il a causés. « J’ai personnellement été abusé sexuellement pendant sept ans, de 7 à 14 ans, et j’ai l’impression que j’ai répété ça », a-t-il confié, en ajoutant qu’il souhaitait poursuivre une thérapie en prison.

« J’ai des filles, j’ai des petits-enfants, je n’aurais pas voulu qu’il leur arrive la même chose », a-t-il ajouté.

La juge Weitzman a ordonné une peine d’emprisonnement de cinq ans au Montréalais. « Il va sans dire qu’aucune peine ne saura effacer le mal commis et les conséquences engendrées. Mais une peine sévère de cinq ans de pénitencier saura souligner pour M. Bonneau le caractère odieux de ses gestes, tout en lançant le message clair pour la communauté en général que les agressions sexuelles perpétrées contre des enfants ne sauraient être tolérées. »