(Truro) Les proches des 22 personnes tuées par un tireur dans un secteur rural de la Nouvelle-Écosse se sont rassemblés dimanche à l’intérieur d’une église pour participer à une cérémonie émouvante rendant hommage aux victimes, un an plus tard.

L’évènement s’est déroulé à l’église First United de Truro, en Nouvelle-Écosse. La cérémonie a été retransmise en direct au lieu d’être ouverte au public. Elle s’est amorcée par l’observation d’un moment de silence à l’échelle de la province.

Dans une déclaration préenregistrée, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré avoir souhaité pouvoir se déplacer sur place.

« Même un an plus tard, je sais qu’il n’y a pas de réconfort à l’angoisse d’avoir un parent adoré ou un enfant précieux nous être arraché, a-t-il dit. Tout ce que je peux dire, c’est ceci : vous n’êtes pas seuls. Tous les Canadiens sont à vos côtés et pleurent avec vous. »

Le premier ministre a décrit l’une des pires tueries de masse de l’histoire du Canada comme un acte diabolique qui ne devrait pas définir les victimes.

« Cela ne définira pas les communautés qui les pleurent encore, a-t-il déclaré. Au lieu de cela, nous nous souviendrons de la gentillesse et de la joie de chaque personne qui nous a été enlevée. Nous nous souviendrons de la force de leurs familles qui ont partagé avec moi des histoires que je n’oublierai jamais. »

À l’avant de l’église, une plate-forme bleue avait été installée sur laquelle des pierres peintes, le nom de chaque victime et une rose avaient été placés.

Le nom des victimes a été lu à haute voix. À ce moment, des proches ont ajouté des fleurs à côté de chaque pierre.

La cérémonie s’est déroulée pendant une heure. Elle a été organisée par la Nova Scotia Remembers Legacy Society, dont fait partie Jenny Kierstead, la sœur de Lisa McCully — une voisine du tireur qui fut une des premières victimes dans la nuit du 18 avril 2020.

PHOTO ANDREW VAUGHAN, LA PRESSE CANADIENNE

Dans le parc Victoria de Truro, une grande installation artistique rendait hommage aux victimes. Fabriquée par le soudeur Wayne Smith, la statue comporte 24 cœurs avec le nom de chaque victime, y compris un enfant à naître.

« Nous avons tous tellement souffert cette année que nous avons l’intention d’apporter un peu de lumière et de beauté à nos vies en ce jour sombre, a-t-elle déclaré dans une déclaration préenregistrée.

« Ce que nous savons, c’est qu’un traumatisme comme celui que nous avons subi peut briser la vie d’une personne. Je sais qu’il a brisé la mienne. Puisse cette cérémonie vous aider à entendre le murmure de votre propre cœur, vous rappelant l’amour, la paix et la plénitude qui résident à l’intérieur de vous. »

Plus tôt dans la journée, des centaines de personnes ont pris part à une série de marches et de courses commémoratives dans et autour de Truro. L’argent recueilli grâce à ces évènements aidera à payer pour un mémorial permanent, dont les plans sont en train d’être dessinés.

L’organisatrice Denise Burgess a expliqué que ces évènements visaient à la guérison et au souvenir.

« Notre objectif est de présenter ces personnes, et non ce qui leur est arrivé, a-t-elle souligné. Cela nous donne une chance de réfléchir à leur vie — des vies pleines, des belles vies. C’étaient des gens merveilleux, généreux qui ont contribué à notre collectivité. »

Dans le parc Victoria de Truro, une grande installation artistique rendait hommage aux victimes. Fabriquée par le soudeur Wayne Smith, la statue comporte 24 cœurs avec le nom de chaque victime, y compris un enfant à naître.

L’anniversaire a également été marqué par une marche pacifique vers le détachement de la GRC à proximité de Bible Hill, où certains manifestants ont exprimé leur consternation face à la réaction du corps policier à l’un des pires massacres de l’histoire du Canada.

La commandante de la GRC en Nouvelle-Écosse, Lee Bergerman, a publié dimanche une déclaration disant que la police observera un moment de silence à 14 h, lundi.

« Nous comprenons que les gens ont des questions et qu’ils veulent en savoir le plus possible au sujet des incidents, a reconnu Mme Bergeman. Nous espérons que la Commission des victimes massives fournira un compte rendu complet de ce qui s’est passé pour les familles des victimes et le public. »

Les 18 et 19 avril 2020, un homme déguisé en policier de la GRC a assassiné 22 personnes en Nouvelle-Écosse — et le traitement de cette horrible tragédie par la police fédérale fait toujours l’objet d’un examen minutieux.

Les évènements s’étaient échelonnés sur 13 heures alors que l’assassin, un homme de 51 ans, déguisé en policier de la GRC et conduisant une réplique d’autopatrouille, a fait feu sur des gens.

Muni de plusieurs armes semi-automatiques, il a mis le feu à des propriétés et tué 13 personnes à Portapique avant de quitter la région. Il a tué neuf autres personnes le lendemain, dans le nord et le centre de la Nouvelle-Écosse, avant d’être abattu par un policier dans une station-service à Enfield, environ 90 km au sud de Portapique.