(Montréal) L’ex-policière Stéfanie Trudeau, surnommée matricule 728, a été destituée par le Comité de déontologie policière pour des évènements remontant à 2012.

Le comité a conclu dans sa décision publiée mercredi que « la seule sanction qui peut être imposée en l’instance est la destitution ».

Il souligne que « le lien de confiance, primordial dans le cas de l’agente Trudeau dans ses rapports avec le public, est irrémédiablement rompu par les agissements de la policière ».

Mme Trudeau, qui est à la retraite depuis 2015, a été reconnue coupable de voies de fait en 2016 relativement à une intervention dans un immeuble montréalais le 2 octobre 2012.

En 2012, en pleine crise étudiante, des vidéos de l’intervention musclée avaient largement circulé. On pouvait notamment voir Mme Trudeau empoigner par le cou un individu, Serge Lavoie.

Dans sa décision, le comité souligne que les nombreuses vidéos de l’intervention « démontrent clairement un abus d’autorité par les voies de fait commis par la policière à l’endroit de M. Lavoie ».

« La gravité de l’inconduite commise par l’agente Trudeau se traduit par un manque de jugement flagrant et une perte de contrôle de la situation », note-t-il.

Le comité mentionne par ailleurs que Mme Trudeau avait déjà quatre inscriptions à son dossier déontologique, notamment pour son « attitude agressive et obtuse » et son « (manque) de respect ou de politesse à l’égard d’un citoyen ».

Par exemple, en 2019, alors qu’elle n’était même plus policière, on lui avait imposé trois déclarations d’inhabilité de 12 mois pour ne pas avoir utilisé prudemment et avec discernement du gaz poivré contre des manifestants.

Le procureur représentant Mme Trudeau ne s’est pas opposé à sa destitution, soulignant qu’elle n’avait « aucune intention de retourner exercer le métier de policière ».