Un Montréalais qui a agressé sexuellement cinq femmes dans le métro et dans la rue en leur empoignant les fesses n’a aucune « problématique sexuelle », selon son avocat. Une remarque qui a fait sourciller le juge, alors qu’une victime a témoigné souffrir d’un trouble post-traumatique depuis l’agression.

« Je suis toujours alerte, juste pour faire des courses, même pour prendre une marche. J’évite vraiment les transports en commun. J’évite le public le plus possible. Ma famille me voit en train de souffrir en silence », a confié à la cour une victime de Patrick Raymond, récemment condamné à un an de prison.

Bien qu’il ait suivi de nombreuses femmes en plein jour pour leur agripper les fesses et leur lancer des insultes à caractère sexuel, Patrick Raymond n’a « pas de problématique particulière ou sexuelle », affirme son avocat, MOlivier Cusson. « C’est plutôt le manque d’éducation et une certaine immaturité qui ont mené à la commission des gestes », a indiqué MCusson.

« Avec la répétition et la nature des gestes, je me questionne sur ce que vous venez de dire en lien avec l’absence de problématique », a rétorqué le juge Jean-Jacques Gagné, visiblement sceptique. Ce constat viendrait d’un rapport psychiatrique portant sur la responsabilité criminelle du prédateur.

Toujours le même modus operandi

Le prédateur sexuel de 31 ans a sévi à Montréal entre juin 2018 et mars 2020 en s’en prenant à cinq femmes. Il a plaidé coupable à cinq chefs d’agression sexuelle et à deux chefs de voies de fait, le 11 février dernier, au palais de justice de Montréal. Les faits exposés à la cour ne précisent pas les stations de métro visées par l’accusé, résidant du quartier Rosemont.

Patrick Raymond s’en prenait notamment à des femmes à l’intérieur du métro. En mars 2020, il dévisage sa proie dans un wagon et la suit en sortant de la station. À l’extérieur, il lui pose des questions sur les commerces du secteur. Il en profite pour lui taper les fesses et la traiter de « pétasse » avant de s’enfuir.

Même scénario en novembre 2018, alors que Patrick Raymond interpelle une victime dans la rue en lui posant une question. Il la prend ensuite par le bras et lui tape les fesses en lançant un commentaire grossier. Quelques mois plus tard, il s’en prendra une nouvelle fois à la même victime.

Patrick Raymond a sensiblement répété ce modus operandi avec les autres victimes. Il a notamment agrippé les fesses de la jeune femme qui a témoigné à la cour en se glissant derrière elle dans le métro.

Le juge Jean-Jacques Gagné s’est d’ailleurs montré très empathique à l’égard de la victime. « Je comprends bien la douleur et les blessures que les gestes posés par l’accusé vous ont laissées. […] Quand on regarde ça de première vue, des gens pourraient penser que ce sont des réactions trop grosses par rapport à ce qui est arrivé. Au contraire, c’est un préjugé de penser ça », a tranché le juge.

Le juge a entériné la suggestion commune des avocats en imposant à Patrick Raymond une peine d’un an de prison, assortie d’une probation de deux ans. Il ne lui reste toutefois qu’une centaine de jours à purger en raison du temps passé en détention préventive. Il sera inscrit à vie au Registre national des délinquants sexuels.