Un ex-gestionnaire du syndicat UES 800 a réussi à soutirer plus de 100 000 $ à son employeur pendant trois ans grâce à un stratagème de fausses factures gonflées. Rattrapé par ses mensonges, Hani Aldik a récemment reconnu sa culpabilité et risque maintenant la prison.

« Il nous a trompés royalement. En fait, ce sont les travailleurs qu’il a volés. Il avait de bonnes conditions salariales, il n’était pas mal pris. Il gagnait 75 000 $ », déplore en entrevue Raymond Larcher, président de l’Union des employé(e)s de service local 800.

Le Montréalais de 52 ans a plaidé coupable à trois chefs d’accusation de fraude et de fabrication de faux documents, le 15 janvier dernier, au palais de justice de Montréal.

De 2011 à 2016, Hani Aldik était gestionnaire du réseau informatique et des communications à l’UES 800. Ce syndicat représente 20 000 membres de différents secteurs d’activités, comme l’entretien ménager, l’éducation, le textile et le transport.

Dans son travail, Hani Aldik devait acheminer les paiements à des fournisseurs. Ce poste lui permettait ainsi de mettre la main sur les chèques sans supervision. D’octobre 2013 à octobre 2016, le fraudeur en a profité pour fabriquer une quarantaine de fausses factures afin de se mettre 103 150 $ dans les poches.

Son modus operandi était le suivant : lorsqu’il recevait une facture du fournisseur Unionware, Hani Aldik en créait une nouvelle en indiquant un montant plus élevé. Il approuvait ensuite la fausse facture et la transmettait au service des comptes. Il récupérait le chèque émis par le syndicat au nom d’Unionware, mais le déposait plutôt dans son compte bancaire personnel.

Avec ce stratagème, Hani Aldik a encaissé frauduleusement 25 chèques émis par son employeur pour 124 000 $. Puis, pour éviter d’être démasqué, le fraudeur a émis des traites bancaires de son propre compte bancaire pour payer les factures dues à Unionware. Ensuite, Hani Aldik a mis en place un autre stratagème pour payer les vraies factures en souffrance d’Unionware à partir de factures modifiées.

En septembre 2016, une nouvelle employée du syndicat a découvert une disparité entre les factures reçues et les comptes payés au fournisseur. L’enquête interne a révélé que plusieurs chèques ont été encaissés dans le compte personnel de Hani Aldik. Confronté par ses patrons, le fraudeur a senti la « soupe chaude » et n’est plus jamais revenu, soutient Raymond Larcher.

Aux yeux du président du syndicat, la banque a également été négligente dans cette affaire, puisque Hani Aldik a réussi à encaisser dans son compte personnel de nombreux chèques pourtant au nom du fournisseur.

« Mais on est contents, on a récupéré une bonne partie des sous et il va y avoir une justice », conclut Raymond Larcher, qui assure avoir mis en place un mécanisme pour éviter une telle fraude. « On marchait sur la confiance », résume-t-il.

Hani Aldik doit revenir en cour en mars prochain pour les observations sur la peine.