L’ancien chef du Parti québécois, André Boisclair, a de nouveau été arrêté mercredi par les autorités policières, cette fois dans la foulée d’une accusation d’agression sexuelle, a confirmé le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) en fin de journée.

« Sa comparution aura lieu le 1er mars prochain au palais de justice de Montréal. On procédera alors à l’ouverture officielle du dossier », a indiqué la porte-parole de l’organisation, MAudrey Roy-Cloutier, lors d’un bref entretien.

Elle précise qu’après son arrestation, survenue mercredi après-midi, M. Boisclair a été remis en liberté sous promesse de comparaître. Il devra aussi respecter certaines conditions à l’égard de la victime, dont une interdiction de communiquer directement avec elle au cours des prochaines semaines.

Ce sont des agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui ont procédé à son interrogatoire, mercredi. D’après le mandat d’arrestation obtenu par La Presse, les faits reprochés à l’ex-politicien remontent à la fin du mois de novembre 2015. La victime serait un homme.

Une enquête en cours

Pour le moment, une ordonnance de non-publication interdit aux médias de révéler « tout renseignement permettant d’identifier la victime », et ce, jusqu’à nouvel ordre. Sur Twitter, le DPCP a par ailleurs réitéré mercredi « l’importance » de respecter cet avis, afin de laisser le processus judiciaire suivre son cours.

M. Boisclair « a été arrêté, puis rencontré, et ses empreintes digitales ont été prises », a confirmé un porte-parole du SPVM, Raphaël Bergeron, en précisant que son cas faisait actuellement l’objet d’une enquête à l’interne. « Nos enquêteurs donneront bientôt un dossier au DPCP, qui pourra amener ça devant la Cour », a-t-il aussi précisé.

On ignore pour le moment quand exactement la plainte a été déposée. Des informations supplémentaires pourraient toutefois être données ce jeudi.

Selon nos informations, la victime s’est manifestée à la police à la suite de la médiatisation de l’arrestation d’André Boisclair, en mai dernier. C’est en effet la deuxième fois en moins d’un an que l’ex-politicien est arrêté par les forces de l’ordre.

Ce printemps, il avait été accusé d’agression sexuelle armée, pour des faits qui remontent à 2014. Selon l’acte d’accusation qui avait alors été déposé au palais de justice de Montréal, cette agression serait survenue le 8 janvier 2014 et M. Boisclair aurait agi « avec la participation d’une autre personne ». Peu après son arrestation, il avait démissionné de son poste de président-directeur général de l’Institut de développement urbain (IDU) du Québec.

En juillet dernier, M. Boisclair a plaidé non coupable aux deux chefs d’accusation qui pesaient sur lui, soit ceux d’agression sexuelle avec la participation d’une autre personne et d’agression sexuelle armée. Dans cette affaire, il doit d’ailleurs revenir en cour ce mois-ci pour que soit fixée la date de l’enquête préliminaire ou encore du procès. Plus tôt, en 2018, le quinquagénaire avait plaidé coupable à des accusations de conduite avec facultés affaiblies.

Aujourd’hui âgé de 54 ans, André Boisclair a notamment été délégué général du Québec à New York, après sa carrière politique au Parti québécois, plus connue du grand public. Il a en effet brièvement dirigé les troupes péquistes, entre les mois de novembre 2005 et mai 2007. Il avait été chef de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale et avait été élu député pour la première fois en 1989, à l’âge de 23 ans.

Il a également occupé diverses fonctions ministérielles dans les gouvernements péquistes de Lucien Bouchard et de Bernard Landry, notamment à l’Immigration, à la Solidarité sociale, aux Affaires municipales et à l’Environnement.

-Avec Daniel Renaud