(Montréal) Une enquête démontre qu’un homme qui est mort seul dans la neige l’an dernier après avoir quitté son domicile de Brossard, en Montérégie, pour se rendre au village cri de Nemaska, dans le nord québécois, a choisi un trajet qui dérogeait à la procédure de déplacement claire de son employeur.

Cependant, le rapport d’enquête que publie jeudi la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) ajoute que George He a aussi été victime d’une procédure de déplacement incomplète.

Deux trajets avaient été donnés au travailleur pour qu’il puisse se rendre à destination, mais il n’y avait pas de méthode de surveillance en place ; le territoire était exempt de couverture cellulaire.

George He, un infirmier pour la compagnie Soins de santé Bayshore qui était âgé dans la fin de la vingtaine, avait utilisé son véhicule personnel, une camionnette, afin de se rendre à Nemaska.

Arrivé dans le secteur de Barraute, en Abitibi-Témiscamingue, il a fait le choix d’utiliser la route forestière R0801, qui est le trajet privilégié par Google Maps. Il a ensuite poursuivi son trajet sur la route R1000 et emprunté le pont de la rivière de l’Esturgeon, qui est fermé à la circulation.

Son véhicule s’est immobilisé et s’est retrouvé en position précaire, à la sortie du pont. M. He a quitté sa camionnette et sa disparition a été signalée aux autorités le lendemain de son départ de Brossard.

Il a été retrouvé sans vie le 28 novembre dernier, à 16,8 km de son véhicule, huit jours après avoir quitté son domicile. Il avait dû s’exposer à des conditions hivernales.

Pendant ce délai, sa famille avait lancé de vibrants appels à l’aide pour le retrouver.

La CNESST rappelle que la Loi sur la santé et la sécurité du travail et le Règlement sur la santé et la sécurité du travail mentionnent que lorsqu’un travailleur exécute seul un travail dans un lieu isolé où il lui est impossible de demander de l’assistance, une méthode de surveillance efficace, intermittente et continue doit être mise en application.

L’employeur est donc tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé, la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs et de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir soient sécuritaires, d’ajouter le rapport de la CNESST.

Il semble que George He était connu des communautés cries du territoire d’Eeyou Istchee, dans le nord du Québec, car il s’y était rendu régulièrement pour travailler.