La Québécoise accusée d’avoir envoyé une lettre empoisonnée au président américain Donald Trump demeurera détenue dans une prison de la région de Washington jusqu’à son procès.

Pascale Ferrier, qui a comparu devant la cour à Washington par visioconférence, mercredi, fait face à une seule accusation de menace envers le président américain.

La juge Robin Meriweather a statué que Mme Ferrier poserait un danger pour la communauté si elle était libérée sous caution en attendant la suite des procédures. Elle a dit craindre que si l’accusée était libérée, elle essaierait de mettre à exécution les menaces qu’elle aurait proférées.

« Les menaces contre l’actuel président des États-Unis sont très sérieuses », a déclaré la magistrate.

L’avocat de la défense David Bos avait demandé sa libération sous caution, plaidant que la femme de 53 ans n’avait pas de casier judiciaire et que l’accusation à laquelle elle fait face est relativement mineure, étant passible d’une peine maximale de cinq ans de prison.

Selon lui, le fait que Mme Ferrier ait déclaré aux agents des services frontaliers qu’elle était recherchée par la police fédérale suggère qu’elle voulait « aller au fond de cette histoire ».

« Ce que l’on sait, au mieux, c’est que Mme Ferrier savait qu’elle faisait l’objet d’une enquête et elle s’est rendue », a-t-il fait valoir, en soulignant également qu’il n’y avait pas eu de confrontation avec les douaniers.

La résidente de l’arrondissement Saint-Hubert, à Longueuil, avait été arrêtée le 20 septembre à Buffalo, dans l’État de New York, alors qu’elle tentait de franchir la frontière américaine. Les autorités américaines affirment qu’elle était alors en possession d’une arme de poing et de plusieurs centaines de cartouches de munition, ainsi que d’un faux permis de conduire du Texas.

Le procureur Michael Friedman a dit y voir un signe que l’accusée avait pris des « actions concrètes » pour mettre en œuvre ses menaces.

Le procureur a plaidé de son côté que des enquêtes fédérales étaient toujours en cours à Washington et au Texas, ce qui pourrait mener à de nouvelles accusations.

Mme Ferrier a été accusée d’avoir envoyé une lettre contenant un poison, la ricine, au président américain. La lettre avait été interceptée avant d’être livrée à la Maison-Blanche.

Elle aurait aussi envoyé des lettres empoisonnées à des membres des forces de l’ordre au Texas, où elle avait été détenue pendant deux mois au printemps 2019.