Michel Cadotte, qui purge une peine de prison pour avoir étouffé sa conjointe atteinte d’alzheimer à la suite d’un procès très médiatisé, sera de retour devant le tribunal pour répondre à des accusations de harcèlement criminel à l’endroit de sa nouvelle conjointe.

L’homme de 59 ans est accusé d’avoir, « sans excuse légitime et avec l’intention de harceler, communiqué de façon répétée avec Isabel Petit par un moyen de télécommunication » entre le 12 août et le 22 septembre 2020, selon le mandat d’arrêt lancé contre lui, rendu public lundi au palais de justice de Montréal.

Isabel Petit a développé une relation amoureuse avec Michel Cadotte pendant qu’il était derrière les barreaux après sa condamnation à deux ans moins un jour pour l’homicide involontaire de sa conjointe de l’époque, Jocelyne Lizotte, commis en 2017.

M. Cadotte avait obtenu une libération conditionnelle en janvier 2020 après avoir purgé les huit premiers mois de sa peine. Mais pendant qu’il était en maison de transition, il n’a pas respecté ses conditions de ne consommer ni drogue ni alcool.

C’est Mme Petit qui a dénoncé Michel Cadotte aux intervenants de la maison de transition, en mars dernier, quand elle a constaté qu’il consommait de l’alcool et de la drogue.

M. Cadotte a été renvoyé en prison, à l’Établissement de détention de Montréal, communément appelé Bordeaux. Les commissaires québécois aux libérations conditionnelles ont ensuite décidé de révoquer sa libération conditionnelle, après l’avoir entendu en audience.

La dénonciation de Mme Petit a fait dérailler leur relation.

« Il a dépassé les bornes »

« Je l’ai dénoncé pour me protéger ainsi que ma fille. Il m’en veut et il a dépassé les bornes », a indiqué Isabel Petit, dans des messages textes échangés avec La Presse au sujet de sa plainte à la police à l’endroit de son ancien amoureux.

Elle évoque des « appels sans arrêt et d’autres moyens de communication ».

« Je ne me sens pas en sécurité et je veux que ce genre de comportement ne se reproduise plus », dit-elle.

Mme Petit a elle-même pris soin de son mari atteint de la maladie d’Alzheimer avant qu’il meure, il y a quelques années. Elle s’est liée d’amitié avec Michel Cadotte parce qu’elle disait comprendre la détresse qu’il avait vécue en tant qu’aidant naturel.

Michel Cadotte a étouffé sa conjointe avec un oreiller dans un CHSLD de Montréal, un crime qui a été qualifié de « meurtre par compassion ».

Pendant son procès, il a expliqué qu’il voulait mettre fin aux souffrances de sa femme, dont il s’est occupé durant plusieurs années à domicile. Il s’est plaint du manque de soins en CHSLD et a expliqué avoir « craqué », après avoir consacré plusieurs années au bien-être quotidien de sa femme.

– Avec Louis-Samuel Perron, La Presse