La preuve est close au procès pour meurtre de Simon Brind’Amour. Six semaines après le début du procès, le psychiatre expert de la Couronne et dernier témoin a conclu son témoignage. Les jurés pourraient donc déterminer le sort du Montréalais de 38 ans dès mercredi prochain.
La Couronne a terminé de présenter sa contre-preuve jeudi après-midi, lorsque la défense a conclu le contre-interrogatoire du psychiatre Dr Gilles Chamberland. La juge Hélène di Salvo a alors expliqué au jury que les plaidoiries auraient lieu à partir de lundi prochain au palais de justice de Montréal. La juge devrait ensuite amorcer les directives au jury mardi ou mercredi, dernière étape avant le début des délibérations.
« Les cas [de COVID-19] continuent d’augmenter. Soyez prudents ce week-end », a conseillé la juge au jury.
Simon Brind’Amour est accusé du meurtre au second degré et d’outrage au cadavre de sa conjointe Josiane Arguin en septembre 2018, à Montréal. Comme le corps de la femme de 34 ans n’a jamais été retrouvé, la preuve repose essentiellement sur les aveux de l’accusé aux policiers et à son autre ex-conjointe. La défense demande un verdict d’homicide involontaire, puisque le cerveau de l’accusé a « craqué » le jour fatidique.
Le Montréalais ne nie pas avoir causé la mort de Josiane Arguin avec une baguette de billard. Il n’a cependant aucun souvenir du moment crucial, selon ses dires. Il a affirmé pour sa défense se souvenir seulement d’avoir pris la queue de billard et d’avoir dit à sa conjointe : « Si tu veux être une femme battue, tu vas savoir c’est quoi être une femme battue ». Selon son récit, Josiane Arguin était toujours en vie lorsqu’il est revenu à l’esprit. Il a finalement jeté son corps aux ordures quelques jours plus tard.
Cependant, Simon Brind’Amour a livré des versions des évènements légèrement différentes à son ex-conjointe Sandra Cormier, puis aux policiers lors de son arrestation. Selon Mme Cormier, il aurait notamment achevé Josiane Arguin avec un bâton de baseball. Simon Brind’Amour a également menti aux policiers et à ses proches pendant deux mois, alors que la jeune femme était « disparue ».
L’expert de la défense, le psychiatre Dr Sylvain Faucher, maintient que Simon Brind’Amour a eu un épisode de « dissociation » en raison du « caractère public » des ultimes paroles de Josiane Arguin. Celle-ci a en effet crié être une « femme battue » dans la cour arrière de leur résidence, selon Brind’Amour.
À contrario, le psychiatre Dr Gilles Chamberland estime que Simon Brind’Amour n’a vécu aucun épisode de « dissociation ». L’expert de la Couronne conclut qu’il faut exclure toute « considération psychiatrique » dans ce dossier. Et même si l’accusé a eu une « dissociation », celle-ci n’aurait affecté ni son « jugement » ni son « intention », précise le Dr Chamberland.
Me Louis Bouthilier et Me Katherine Brabant représentent le ministère public, alors que Me Maxime Raymond et Me David Robert Temim défendent l’accusé.