Un homme de 45 ans a été arrêté jeudi soir par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour avoir proféré des menaces de mort en ligne contre plusieurs élus à travers le monde.

Selon les informations de Radio-Canada, le premier ministre du Québec, François Legault, et le premier ministre canadien Justin Trudeau, font notamment partie du lot de politiciens qui ont été visés par le Montréalais. « On parle d’un un dossier de santé mentale. L’homme aurait effectué des menaces de mort au Canada, mais aussi outre ces frontières, aux États-Unis et en Angleterre notamment », explique à La Presse un porte-parole de la police de Montréal, Raphaël Bergeron.

C’est un signalement reçu en fin d’après-midi, jeudi, qui aurait alerté les autorités. Après avoir été brièvement détenu la nuit passée, l’homme a comparu dans la journée de vendredi devant un juge, qui lui a immédiatement ordonné de subir une évaluation psychiatrique avant toute chose. En salle de cour, l’homme a tenu des propos « troublés », « confus » et « assez décousus », a rapporté M. Bergeron.

Dans une déclaration officielle, le SPVM dit pour sa part prendre « au sérieux tous les évènements où des menaces sont proférées, que ce soit en personne, en ligne ou par tout autre moyen ». « Nous invitons toutes les personnes ciblées par de tels propos à communiquer avec nous afin de déposer une plainte », ajoute le Service des communications du corps policier.

Des enquêteurs en cybercriminalité du service de police ont mené les premières démarches dans cette affaire. On peut toutefois s’imaginer que le dossier sera récupéré par la Sûreté du Québec (SQ) qui, selon le protocole, se charge « automatiquement » des dossiers quand un élu de l’Assemblée nationale est visé par une menace. Le cabinet du premier ministre, lui, indique qu’il ne fera aucun commentaire, préférant « laisser les forces policières mener leurs enquêtes ».

Pas une première

Rappelons que ce n’est pas la première fois que des élus québécois sont menacés par des internautes. François Legault l’avait déjà été par le passé, tout comme le chef parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, et le directeur national de santé publique, Horacio Arruda.

À la fin septembre, un retraité âgé de 65 ans de la municipalité de Chambord, au Lac-Saint-Jean, avait notamment été accusé d’avoir « proféré une menace de causer la mort ou des lésions corporelles » au premier ministre québécois. Sylvain Proulx avait écrit sur Facebook que M. Legault « payerait de sa vie » pour avoir imposé le masque obligatoire dans les lieux intérieurs publics.

« Je voulais parler de sa vie politique. Ce n’était pas violent, j’ai écrit ça sous l’impulsion », a plus tard affirmé M. Proulx, en disant regretter d’avoir tenu ces propos.

L’an dernier, entre les mois de mars et de septembre, la Sûreté du Québec (SQ) avait reçu 53 signalements pour des propos menaçants visant des élus de l’Assemblée nationale. À la même période, cette année, le corps policier a dit en avoir déjà reçu 300. « Pensez aux conséquences avant d’appuyer sur enter », avait notamment illustré sur Twitter l’inspecteur-chef Guy Lapointe.

- Avec Hugo Pilon-Larose, La Presse