Jonathan Klor, un ancien chef d’un gang de Pierrefonds impliqué dans une guerre sanglante contre un autre groupe à la fin des années 2000 dans l’ouest de Montréal, a été arrêté pour possession d’arme vendredi, a appris La Presse.

Mise à jour : En avril 2022, Jonathan Klor a plaidé coupable à un chef de possession de 125 grammes de marijuana et a été condamné à 30 mois. Il a bénéficié d’un arrêt des procédures sur les trois autres accusations à laquelle il faisait face, possession d’une arme de poing, possession d’héroïne dans un but de trafic et possession de cannabis dans un but de trafic.

Klor, qui célébrera bientôt ses 33 ans, et une dizaine d’autres individus ont été appréhendés par les membres du Groupe tactique d’intervention (GTI) du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), à l’issue d’une enquête menée par les enquêteurs du projet Quiétude, mis sur pied à la fin de l’an dernier pour prévenir les évènements de coups de feu qui pullulent dans la métropole depuis plusieurs mois.

Jonathan Klor a été accusé de possession d’une arme à feu prohibée, de s’être trouvé dans une voiture dans laquelle il savait qu’il s’y trouvait une arme — un pistolet semi-automatique de type Colt 1911 de calibre 22 LR de fabrication artisanale —, de possession de drogue et de bris de condition.

Il a passé la fin de semaine derrière les barreaux et son enquête sur remise en liberté a été fixée pour la forme à mercredi.

Selon nos informations, l’enquête aurait débuté l’été dernier. Des policiers, qui se seraient fait passer pour des clients, auraient notamment effectué des achats d’armes auprès de présumés complices de Jonathan Klor.

Lors de plusieurs perquisitions effectuées après les arrestations vendredi, les policiers ont trouvé six armes à feu — des pistolets et des carabines semi-automatiques de type militaire —, de la drogue, du matériel servant au trafic de stupéfiants et des documents démontrant que certains accusés auraient obtenu illégalement la Prestation canadienne d’urgence (PCU).

PHOTO FOURNIE PAR LE SPVM

Les armes saisies par les policiers.

Maison criblée de balles

À la fin des années 2000, Klor et son groupe, les Diplomats, ont été impliqués dans une guerre sanglante contre les Streetgangsters pour le contrôle du trafic de stupéfiants dans un territoire. En quelques semaines, les deux groupes se sont échangé attaques et contre-attaques d’une rare violence. La maison des parents de Klor a été criblée de balles. Pour leur part, des membres des Streetgangsters ont été atteints de projectiles, une fois au travers d’une porte et une autre fois lors d’un traquenard fomenté par une complice à la solde des Diplomats.

Klor et des membres de son gang ont été arrêtés par les enquêteurs de la région Ouest du SPVM et il a été condamné à huit ans de pénitencier en 2012.

Klor a connu un séjour en détention passablement houleux. Alors qu’il était en attente de procès, au Centre de détention Rivière-des-Prairies, il avait publié sur Facebook des photos prises sur un téléphone entré illégalement dans la prison.

Au pénitencier, il aurait entraîné des codétenus à en agresser d’autres pour prendre le contrôle de la rangée et aurait pris le contrôle du trafic de tabac et de stupéfiants dans son pavillon. Il aurait également fait circuler de fausses informations sur une introduction de munitions, donné plusieurs contrats à des codétenus, menacé la famille d’un codétenu à l’extérieur, fait parvenir des stupéfiants par la poste à un individu aux Territoires du Nord-Ouest et trafiqué un ordinateur pour y installer des programmes et faire fonctionner des CD, selon une décision rendue en juin 2017 par la Commission des libérations conditionnelles du Canada.

Cet été-là, les commissaires ont permis à Klor d’aller en maison de transition, compte tenu des progrès qu’il avait réalisés.

Dans la décision, on peut lire qu’un délinquant sur deux ayant les caractéristiques de Klor ne récidiverait pas dans les trois ans suivant sa libération, mais que son agent de libération avait dit croire que les risques étaient plus élevés dans son cas.

Depuis la mise sur pied du projet Quiétude à la fin de 2019, ses enquêteurs ont effectué une soixantaine de perquisitions, saisi plus de 30 armes et arrêté plus de 80 suspects.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le (514) 206-4580, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.