La police de Laval a effectué pas moins de 60 arrestations et saisi 15 armes à feu au cours des derniers mois dans le cadre d’un plan ciblé pour venir à bout d’une vague de violence impliquant des adolescents, qui serait reliée à deux meurtres et plusieurs agressions depuis mars.

« Ça nous interpelle, ce phénomène des armes à feu et de la criminalité violente qui y est associée, c’est pour ça qu’on a rapidement mis en place un plan d’action qui a permis de faire ces saisies », explique Manon Ouellet, assistance directrice en charge des enquêtes criminelles à la police de Laval.

Les usages d’armes à feu en public, les tentatives de meurtre et les agressions armées sont hausse à Laval depuis le début de l’année et les policiers affirment que le phénomène concerne notamment un très petit noyau dur de jeunes actif principalement dans les quartiers Pont-Viau et Chomedey, dont la majorité des membres aurait entre 16 et 17 ans.

Quelques dizaines de jeunes âgés de 16 à 20 ans, qui ne seraient pas nécessairement criminalisés, graviteraient autour de ce noyau dur, qui n’est pas assez organisé pour être considéré comme un gang de rue selon les autorités.

« Les jeunes qui gravitent autour et qui ne sont pas criminalisés, ce sont eux qu’on veut récupérer, explique Mme Ouellet.

Invitation aux parents

« Une invitation particulière est faite aux parents qui pourraient être inquiets face aux comportements et aux mauvaises fréquentations de leurs enfants. Les appels seront traités en toute confidentialité », précise le service de police dans un communiqué émis jeudi soir.

Les arrestations effectuées en réaction à cette vague de violence concernent la possession d’armes et certaines agressions, mais aussi le non-respect des conditions, des infractions liées à la possession de stupéfiants et des violations de couvre-feu pour certains jeunes contrevenants.

Deux victimes mortes

Par ailleurs, deux meurtres survenus en juillet et septembre seraient reliés à des individus gravitant autour du même groupe, croient les enquêteurs. « Les deux homicides sont reliés avec les individus qu’on travaille dans le cadre de notre plan d’action », confirme Manon Ouellet.

L’une des victimes décédées n’avait que 17 ans. Dario Frometa Valdes se trouvait dans la cour de l’école primaire Les Explorateurs, dans le quartier Vimont, lorsqu’il a été atteint mortellement par balle. Un autre jeune homme de 18 ans qui se trouvait sur place a été blessé.

En septembre, c’était au tour d’un homme de 28 ans a été tué par balle dans le quartier Saint-François.

La police croit toutefois avoir calmé le jeu, avec l’aide de certains parents. « On ressent une baisse de cette criminalité plus violente. On a des raisons de croire qu’on est passés à travers la plus grande partie du travail. On est à l’autre étape, celle de la prévention, pour la suite », affirme Mme Ouellet.