Un jeune prédateur sexuel misogyne a avoué aux commissaires de libération conditionnelle vouloir tuer sa belle-mère depuis son enfance pour venger son père. Victor Emmanuel Kings Olajide n’a même pas caché avoir l’intention de commettre des gestes « très terribles » dès qu’il serait expulsé dans son pays natal.

Compte tenu de cette troublante révélation et du risque élevé de récidive, la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) a refusé le mois dernier de libérer le Montréalais de 20 ans, même s’il avait purgé les deux tiers de sa peine. Arrivé au Canada en 2011 et devenu résident permanent, il est visé par une mesure d’expulsion au Cameroun après la fin de sa détention en raison de ses crimes.

Victor Emmanuel Kings Olajide a été condamné à deux ans de pénitencier au printemps 2019 pour une sordide agression sexuelle commise en octobre 2017. Alors âgé de 18 ans, le prédateur a traîné une femme sortant du métro Sauvé dans un boisé du quartier Ahuntsic. Il l’a ensuite forcée à lui faire une fellation et a menacé de la tuer si elle refusait d’obtempérer. Arrêté trois jours plus tard, il est détenu depuis.

Cette violente agression a eu d’importantes répercussions dans la vie de la jeune femme de 22 ans. « J’ai hâte de me sentir en sécurité dans les rues de la ville et du quartier où j’ai grandi. J’ai hâte au moment où je ne me retournerai plus pour voir si quelqu’un marche derrière moi. Je veux être capable d’être chez moi sans avoir peur », avait-elle confié à la cour l’an dernier.

Malgré sa jeunesse, Victor Emmanuel Kings Olajide présente une criminalité « précoce, persistante et violente dirigée envers des femmes adultes inconnues ». Sa délinquance sexuelle est « imprévisible et gratuite », selon ses intervenants. Une récidive « grave et rapide est hautement prévisible », tranche son équipe de gestion de cas.

Propos « très préoccupants »

En plus de considérer les femmes comme des « objets », le jeune misogyne les accuse d’être la « source » de tous ses maux. Il soutient avoir agressé sexuellement sa victime parce qu’il voulait « que quelqu’un paye » pour la colère qui l’habite depuis la mort de son père.

Victor Emmanuel Kings Olajide semble tenir sa belle-mère responsable du décès de son père. Il a affirmé aux commissaires entretenir depuis l’âge de 9 ans le désir de venger la mort de ce dernier en tuant sa belle-mère. Il n’a jamais pu mettre son projet à exécution, puisque celle-ci se trouve en Afrique.

« Lorsque questionné par la Commission sur la façon dont vous entrevoyez votre [expulsion] en Afrique, vous avez dit qu’il est possible que vous fassiez des choses “très terribles” une fois-là bas. La Commission vous a demandé si vous faisiez référence à votre intention de tuer votre belle-mère, ce à quoi vous avez dit que vous ne répondriez “ni par oui ni par non” », rapporte la Commission, qui juge ces propos « très préoccupants ».

Pendant sa détention, Victor Emmanuel Kings Olajide s’est fait pincer à de nombreuses reprises avec des couteaux et des armes artisanales. Il a commis une vingtaine de manquements disciplinaires – menaces de mort, bagarres et propos injurieux envers le personnel féminin. En juillet dernier, il a foncé sur un agent et a dû être maîtrisé par la force. Il drague aussi ouvertement des agentes correctionnelles et a même remis un « mot doux » à l’une d’elles.