(Laval) Un homme et la mère du bébé retrouvé mort lundi soir à Laval ont comparu mardi après-midi au palais de justice de Laval pour faire face à de graves accusations. Ils sont accusés d’avoir fait disparaître le cadavre d’un nouveau-né et d’avoir négligé de se procurer de l’aide lors de la naissance d’un enfant.

Les deux accusés, une femme de 36 ans et un homme de 43 ans, résident à la même adresse sur le boulevard du Souvenir. C’est là que des citoyens ont découvert un corps inanimé dans une benne à ordures derrière un immeuble de logements dans le quartier de Laval-des-Rapides. Une ordonnance de non-publication protège l’identité des accusés.

Les ambulanciers ont estimé l’âge du nouveau-né à 25 semaines. Il faudra ainsi attendre l’autopsie pour déterminer s’il s’agit d’une fausse couche ou d’un enfant né prématurément. Mais dans les deux cas, des accusations criminelles peuvent être portées.

Selon la dénonciation judiciaire, la femme de 36 ans était « enceinte sur le point d’accoucher », le 10 août dernier, à Laval. Elle est ainsi accusée d’avoir « négligé de prendre des dispositions en vue d’une aide raisonnable pour son accouchement », alors qu’elle avait « l’intention d’empêcher l’enfant de vivre ou de cacher sa naissance ». Sa négligence aurait ainsi causé la mort de l’enfant. Ce chef d’accusation, rarement déposé, est passible d’une peine maximum de cinq ans.

La femme et l’homme sont tous deux accusés de « suppression de part », soit d’avoir « fait disparaître le cadavre d’un enfant dans l’intention de cacher le fait que sa mère lui a donné naissance », le 10 août dernier. Un crime passible de deux ans de prison.

Les deux accusés n’ont aucun antécédent criminel, selon une recherche au plumitif. Ils ont comparu devant le juge Gilles Garneau, de la Cour du Québec, et ont pu obtenir leur liberté sous conditions, puisque la Couronne ne s’y est pas opposée. Les deux accusés n’ont plus le droit de communiquer pendant les procédures judiciaires. La cause est reportée au 25 novembre prochain.

— Avec la collaboration de Mayssa Ferah, La Presse