La Sûreté du Québec (SQ) croit que Martin Carpentier, qu’elle recherche activement en lien avec la mort de ses deux filles Norah et Romy, en est presque rendu à bout de ressources, s’il est encore vivant.

Douze jours après l’émission d’une alerte AMBER visant à le localiser avec les deux jeunes filles, l’homme âgé de 44 ans demeure introuvable. Les cadavres des deux enfants ont été localisés il y a neuf jours, le 11 juillet, dans un secteur boisé de Saint-Apollinaire, à l’ouest de Lévis, moins de 48 heures après l’accident de l’automobile qui transportait le trio sur l’autoroute 20, non loin de là.

La SQ a affirmé jeudi dernier que le fugitif avait bel et bien transité par une propriété située dans le périmètre de recherche afin de se procurer des biens qui pouvaient assurer sa survie.

Cependant, l’inspecteur-chef Guy Lapointe affirme quatre jours plus tard que la SQ pense que Martin Carpentier a désormais peu de moyens pour subvenir à ses besoins primaires encore longtemps. Elle le croit aussi en détresse et possiblement incapable de prendre des décisions rationnelles.

Le policier affirme qu’il est extrêmement difficile pour quiconque, surtout pour une personne traquée, de résister pendant aussi longtemps à un séjour dans une forêt aussi dense.

L’inspecteur-chef Lapointe prévient que le quadragénaire a probablement changé d’apparence depuis que des photographies de lui ont été diffusées.

Il avertit aussi qu’il pourrait être armé, même si rien ne le démontre, et qu’il est plausible qu’il ait quitté le secteur où on l’a recherché. La semaine dernière, la SQ avait indiqué que rien ne permettait de croire que Martin Carpentier représentait un danger pour la population.

La possibilité que Martin Carpentier soit mort ou en état de grande faiblesse est aussi évoquée par la Sûreté du Québec. Même si les recherches sur le terrain à Saint-Apollinaire sont suspendues, la SQ ajoute que ses policiers peuvent y retourner à tout moment si des informations pertinentes le justifient.

La police assure la population des municipalités de Saint-Apollinaire, Saint-Agapit et Laurier-Station qu’elle y maintiendra une présence, y compris par l’envoi de patrouilles supplémentaires. Elle demande à la population de ne pas hésiter à lui transmettre toute information permettant de retrouver Martin Carpentier, qu’il soit mort ou vivant.

L’inspecteur-chef Lapointe affirme que la SQ a jusqu’ici reçu, traité, validé et analysé plus de 1000 signalements et a fouillé plus de 700 adresses, dépendances, chalets et autres lieux dans le but de localiser Martin Carpentier ou d’y trouver des indices. Il demeure le seul suspect de la mort des petites filles et la SQ ne croit pas qu’il soit en fuite de personne d’autre que la police.

Les funérailles de Norah et Romy Carpentier, respectivement âgées de 11 et 6 ans, ont lieu lundi dans un salon funéraire de Lévis.

En point de presse à Québec pour faire le point sur la pandémie de COVID-19, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a salué lundi le travail des enquêteurs dans ce dossier et réitéré sa confiance en eux, même si Martin Carpentier n’a toujours pas été retrouvé.

« C’est des enquêtes qui peuvent être très complexes », a-t-elle noté, indiquant que si les effectifs sur le terrain ont été retirés à Saint-Apollinaire, l’énergie mise sur l’enquête ne diminue pas pour autant.

« Les enquêteurs de la Sûreté du Québec, les policiers, eux aussi sont des pères et des mères de famille, donc eux aussi veulent que cette enquête-là aboutisse, veulent trouver Martin Carpentier, ils veulent faire le maximum pour que les réponses puissent être apportées aux questions qui sont tout à fait légitimes dans les circonstances. »