Un trafiquant notoire que la police considère comme lié au crime organisé traditionnel irlandais, Jeffrey Colegrove, a échoué devant la Cour d’appel dans sa tentative de faire casser son verdict de culpabilité et sa peine de 12 ans.

Colegrove, 54 ans, a été arrêté en février 2015, à l’issue d’une enquête menée par les limiers de la section des stupéfiants de la région ouest du SPVM.

Au moment de son arrestation, il sortait d’une résidence de la rue Thornhill dans Dollard-des-Ormeaux, où les policiers ont notamment trouvé un sac contenant 90 000 $, des armes, trois gilets pare-balles, des lunettes de vision nocturne, des radios captant les ondes policières, un brouilleur de téléphones portables et plus d’un kilogramme de cocaïne.

PHOTO DÉPOSÉE EN COUR

Au moment de son arrestation, il sortait d’une résidence de la rue Thornhill dans Dollard-des-Ormeaux, où les policiers ont notamment trouvé un sac contenant 90 000 $, des armes, trois gilets pare-balles, des lunettes de vision nocturne.

La maison, que les juges de la Cour d’appel qualifient de « casemate », était protégée par des caméras extérieures, dont une de vision nocturne, et un détecteur de mouvements avec sonnerie. Sur Colegrove, les policiers ont trouvé 15 000 $ et dans sa voiture, un cahier à spirale Hilroy contenant de la comptabilité de la vente de stupéfiants, selon un expert de la police.

Sur lui et dans la maison, ils ont découvert des cartes d’identité avec sa photo mais un faux nom, Dylan Ross, et une preuve de propriété de la maison à ce nom fictif.

Peine jugée raisonnable

La poursuite demandait 12 ans pour Colegrove, ou une peine de 10 ans assortie d’une amende de 3,6 millions, équivalant à la valeur présumée de la drogue vendue selon la comptabilité saisie. La défense suggérait une peine de deux à cinq ans.

À l’issue d’un procès devant un jury qui l’a déclaré coupable, Colegrove a été condamné à 12 ans par le juge James L. Brunton de la Cour supérieure en janvier 2017.

Or, dans un mémoire déposé devant la Cour d’appel, ses avocats ont attaqué le verdict de culpabilité et la sévérité de la peine et ont notamment fait valoir que le juge de première instance a fait des erreurs de droit en tenant compte, entre autres, du témoignage d’un policier expert au sujet de la comptabilité trouvée. Les avocats arguaient également que le juge aurait dû tenir compte de la fourchette des peines imposées dans de tels cas, et de celle de 30 mois imposée à un coaccusé.

« Il serait tout à fait excessif en l’espèce de conclure que la peine infligée à l’appelant est nettement déraisonnable », écrivent les juges de la Cour d’appel, après avoir analysé tous les angles dans un arrêt étoffé de 40 pages par lequel ils rejettent l’appel du verdict de culpabilité et de la durée de la peine.

Longue carrière criminelle

Colegrove traîne un lourd passé criminel depuis les années 80.

Il est actuellement accusé à Halifax en Nouvelle-Écosse à la suite d'une enquête de la Gendarmerie royale du Canada qui le soupçonne d’avoir dirigé un réseau de trafic de stupéfiants à partir de sa cellule du pénitencier de Donnacona en 2018.

Jeffrey Colegrove a été considéré par les polices canadienne et américaine comme un important exportateur de marijuana vers les États-Unis.

Il aurait également été le patron d’Elizabeth Barrer, alias Nicki, une fugitive américaine dont le nom a déjà figuré sur la liste des criminels les plus recherchés aux États-Unis et qui a été tuée à Montréal en 2014. Son meurtrier serait toujours en fuite.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, ou écrivez à drenaud@lapresse.ca