(Danville) Des enquêteurs spécialisés dans le crime organisé ont entrepris samedi matin de démanteler un laboratoire de drogues de synthèse à Danville, en Estrie. L’opération pourrait durer plusieurs jours, mais le premier bilan semble déjà assez lourd.

Selon ce que rapporte le porte-parole de la Sûreté du Québec, Stéphane Tremblay, plus de 90 000 $ en argent comptant, plusieurs armes à feu, plusieurs kilogrammes de métamphétamines et un kilogramme de cocaïne ont déjà été saisis.

Cette opération survient au lendemain de l’arrestation de deux hommes et deux femmes à Danville, à Montréal et à Terrebonne.

Les suspects ont comparu vendredi par voie téléphonique et ils demeurent détenus en attendant leur prochaine comparution, lundi, au palais de justice de Drummondville. Ils devraient faire face à divers chefs d’accusation liés aux stupéfiants.

« On sait que ces gens-là sont notamment suspectés d’être des acteurs importants d’un réseau structuré, qui produisait et écoulait une grande quantité de métamphétamines sur une base régulière », a indiqué en entrevue le sergent Stéphane Tremblay.

Il n’a pas été précisé à quelle organisation criminelle ces suspects seraient reliés.

Le laboratoire en question fait partie des six endroits perquisitionnés par les policiers dans le cadre d’une enquête initiée à l’automne 2019, dont les domiciles des suspects. L’enquête mobilise une cinquantaine de policiers en tout, dont une vingtaine uniquement à Danville, samedi matin. Le bilan de ce qui a été saisi sur place devrait suivre ultérieurement.

Le sergent Stéphane Tremblay a expliqué que le démantèlement d’un laboratoire de drogues de synthèse, surtout de cette ampleur, est généralement une opération délicate.

« Des laboratoires utilisent souvent des substances chimiques et des solvants qui sont volatils. Il y a un risque élevé d’incendie, même d’explosion dans certains cas », a-t-il reconnu.

Les trafiquants de drogue sont aussi peu soucieux quant à la façon de disposer des produits servant à la production de leur marchandise illicite, ce qui est aussi un problème pour le voisinage.

« Juste pour vous donner une idée de grandeur, des laboratoires clandestins où il y a la fabrication de drogues synthétiques, cela produit une grande quantité de déchets toxiques. On dit que pour chaque kilo de métamphétamines produit, on produit entre cinq et six kilos de déchets toxiques », affirme le sergent Stéphane Tremblay.

« Évidemment, souvent ces déchets toxiques sont souvent versés dans les égouts ou dans des champs, au détriment de l’environnement. »

L’opération de démantèlement est menée par l’Équipe des enquêtes et de la coordination sur le crime organisé (EECCO) de Drummondville. Celle-ci regroupe des policiers de la Sûreté du Québec ainsi que des services policiers municipaux de Montréal et de Terrebonne.