Un couple de Sainte-Adèle, composé d’une mannequin et d’un chanteur de musique pop, a été officiellement accusé d’avoir mis le feu à deux tours de téléphonie cellulaire au cours de la nuit de jeudi.

Justin-Philippe Pauley, âgé de 28 ans, et Jessica Kallas, 25 ans, ont été arrêtés vers 1 h 30 à leur domicile. La Sûreté du Québec croit qu’ils sont les auteurs d’une vague d’incendies qui ont endommagé au moins sept tours de téléphonie sur la couronne nord de Montréal depuis une semaine.

Ils ont comparu au palais de justice de Saint-Jérôme par téléphone pour des accusations d’avoir « intentionnellement ou sans se soucier des conséquences de [leurs] actes » provoqué des dommages de plus de 5000 $ sur deux tours de cellulaires « par le feu ou par une explosion ». Il s’agit des deux incidents survenus la nuit dernière à Blainville et St-Jérôme.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Une tour cellulaire a été incendiée dans la nuit de mercredi à jeudi, à Blainville.

« Leur interrogatoire est toujours en cours. Nous avons l’assurance que les deux suspects sont liés aux sept dossiers d’incendies », affirme le lieutenant Hugo Fournier, porte-parole de la Sûreté du Québec. D’autres accusations pourraient suivre.

Joint au téléphone, Brent Pauley, le père de l’accusé, a dit ne pas croire que le couple ait été mêlé aux méfaits. « Je trouve ça extrêmement bizarre. À mon avis, ça n’a pas d’allure d’impliquer ces deux personnes », a-t-il dit.

Des incendies semblables sont survenus dans plusieurs pays au cours des dernières semaines, alors que plusieurs théories du complot associent la pandémie de COVID-19 à la téléphonie 5G.

Aucun des profils des deux accusés sur les réseaux sociaux n’évoque a priori d’inquiétude à l’égard de cette technologie ou des ondes en général.

Pétition pour un moratoire

Ce nouveau standard de téléphonie mobile utilisera, à terme, des ondes d’une fréquence plus élevées, mais il n’est pas encore déployé sur la couronne nord. Les antennes incendiées à Laval et dans les Laurentides utilisaient toutes les standards 3G et 4G.

Plusieurs groupes opposés à la 5G réclament un moratoire sur l’implantation de la technologie, qu’ils jugent dangereuse. Une pétition électronique à cet égard (E-2424) a récolté depuis le 26 février 3919 signatures sur le site de la Chambre des communes. Le député libéral de Colombie-Britannique Ron McKinnon en est le commanditaire. Il a affirmé au Globe And Mail « ne pas croire personnellement que les tours cellulaires posent un risque pour la santé humaine », mais a accepté de commanditer la pétition pour que l’opinion de ses concitoyens soit entendue.

« Je recommande à tous les Canadiens de suivre les avis de santé des scientifiques et des experts », a indiqué le député.

La Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants, un groupe scientifique indépendant, affirme que rien ne permet de croire que cette la 5G pose quelque danger que ce soit pour la santé, même si un plus grand nombre d’antennes sera nécessaire à son fonctionnement. « Celles-ci ne modifieront pas les scénarios d’exposition de façon appréciable, et des études de mesures initiales suggèrent que l’exposition aux antennes 5G sera semblable à celle des antennes 3G et 4G », affirme l’organisme scientifique.

Les thèses associant la téléphonie 5G à la pandémie de COVID-19 sont aussi réfutées par les scientifiques. « Ces prétentions ne sont supportées par aucune preuve (pas même par des preuves extrêmement faibles), et un large corpus de connaissances scientifiques relatif aux champs électromagnétiques associés à la 5G démontre que ces prétentions sont impossibles. L’exposition aux appareils 5G ne cause par la COVID-19, pas plus qu’elle n’a d’effet sur le processus menant au décès ou aux problèmes de santé rapportés chez les personnes infectées par le coronavirus (SARS-CoC-2) qui provoque la COVID-19 », affirme l’organisme dans un communiqué publié en avril.