Les commissaires québécois aux libérations conditionnelles ont décidé de révoquer la libération conditionnelle de Michel Cadotte, après l’avoir entendu en audience mardi matin, a appris La Presse de source sûre.

Sa libération conditionnelle avait été suspendue il y a un mois après que les commissaires eurent appris que M. Cadotte, qui se trouvait alors en maison de transition, avait brisé des conditions de ne pas consommer ni drogue, ni alcool.

Michel Cadotte, qui a été condamné à deux ans moins un jour pour l’homicide involontaire de sa conjointe atteinte d’alzheimer, Jocelyne Lizotte, avait obtenu sa libération conditionnelle en janvier dernier.

Il est actuellement emprisonné au Centre de détention de Montréal, communément appelé Bordeaux. Sa sentence doit prendre fin en mai 2021 mais l’homme de 58 ans pourrait de nouveau demander sa libération conditionnelle d’ici là.

Étouffée avec un oreiller

C’est en 2017, dans un centre d’hébergement de soins de longue durée spécialisé (CHSLD) de l’est de Montréal, que Michel Cadotte a étouffé sa conjointe avec un oreiller, un crime qui avait alors été qualifié de « meurtre par compassion ».

Durant son procès, il a expliqué qu’il voulait mettre fin aux souffrances de sa femme, qu’il s’en est occupé durant plusieurs années à domicile avant de se décider à la placer dans un CHSLD, qu’il s’est plaint du manque de soins et qu’il a « craqué », après avoir consacré des années au bien-être quotidien de sa conjointe. Celle-ci avait 60 ans lorsqu’elle est morte.

Outre sa peine de deux ans moins un jour, Michel Cadotte a également été condamné en mai 2019 à 240 heures de travaux communautaires et à une période de probation de trois ans durant laquelle il devra garder la paix.

Dans sa décision de janvier dernier, la Commission québécoise des libérations conditionnelles a souligné que M.  Cadotte a « entrepris plusieurs programmes, en plus de continuer à réfléchir aux conséquences de [ses] actes », et qu’il a eu un comportement exemplaire en prison.

« Vous êtes en mesure de purger votre peine dans un cadre moins restrictif que l’incarcération, tout en ne représentant pas un risque indu pour la société », ont notamment écrit les commissaires.

Ceux-ci lui avaient refusé sa liberté une première fois quatre mois plus tôt, en septembre 2019, notamment parce que Cadotte voulait aller vivre chez sa nouvelle conjointe plutôt que d’aller en maison de transition.

« Vous ne semblez pas parvenir à identifier les caractéristiques qui vous sont propres, qui vous ont poussé à commettre le geste reproché. Vous avez une tendance toujours présente à justifier les gestes par les manques de soins », avaient alors indiqué les commissaires aux libérations conditionnelles.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, ou écrivez à drenaud@lapresse.ca.