Charles Rivard, 54 ans, et Pierre Boudreau, 69 ans, n’ont eu aucune chance lorsque la voiture dans laquelle ils avaient pris place s’est retrouvée encastrée, mercredi en début d’après-midi, sous un camion transportant du propane. Les deux hommes de Saint-Jean-sur-Richelieu ont péri dans le carambolage monstre de l’autoroute 15, survenu à la hauteur de La Prairie.

Une personne se trouvait toujours dans un état grave au moment d’écrire ces lignes. Le dernier bilan de la Sûreté du Québec fait état de 29 blessés.

Le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, a évoqué jeudi matin l’installation de nouveaux panneaux de signalisation.

« J’haïs materner les automobilistes, mais encore une fois… panneaux de signalisation pour les avertir, bourrasques, conditions dangereuses… s’il faut le faire comme on l’a fait sur l’autoroute 40 suite au carambolage de l’année passée, on va essayer de le faire dès cet été », a-t-il dit.

Au lendemain de l’accident, la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM) faisait aussi son bilan.

Si les cas les plus urgents ont été conduits vers l’hôpital Charles-Lemoyne, environ 150 personnes ont été évacuées par autobus des lieux de l’accident vers un centre communautaire de La Prairie, où elles ont été examinées par des ambulanciers paramédicaux.

La vingtaine de paramédicaux arrivés sur place ont dû établir rapidement les priorités de traitement sur une scène beaucoup plus vaste que celles auxquelles ils ont l’habitude.

« C’était une scène vraiment impressionnante. D’une ampleur qu’on voit rarement », a noté Valérie Bélanger, relationniste et paramédicale de la CETAM.

Elle-même s’est rendue sur place mercredi après-midi, en qualité de chargée des communications.

Plus de 140 véhicules ont été impliqués dans l’accident et 70 d’entre eux ont subi des dommages. La scène s’étendait sur environ 1 km, ce qui n’a pas facilité le travail des équipes d’urgence. Le froid leur a aussi compliqué la tâche.

La scène était « hors norme », a précisé Mme Bélanger, soulignant qu’un suivi serait assuré pour le bien-être psychologique des professionnels de la CETAM.

Deux ambulanciers paramédicaux se sont eux aussi retrouvés coincés dans le carambolage, impuissants. Même s’ils savaient que des gens autour d’eux avaient besoin d’aide, ils ne pouvaient pas intervenir. « Je comprenais leur sentiment de vouloir aider, a dit Mme Bélanger. Mais ils ont eu la bonne attitude en restant dans leur véhicule. » Ils ont dû attendre, eux aussi, de recevoir l’aide de collègues et d’être dirigés, comme les autres victimes des collisions.

Une dizaine d’ambulances ont été utilisées pour transporter les patients, avec parfois plus d’un patient à bord.

— Avec La Presse canadienne