L’adolescent de 16 ans accusé du meurtre d’un ami survenu mercredi soir dans un parc de Fabreville est « atterré », a déclaré son avocat, qui pointe du doigt les films violents.

Le jeune de 16 ans, que la loi nous interdit d’identifier, a comparu cet après-midi au palais de justice de Laval.

La présumée victime, un jeune homme âgé de 15 ans, était « son meilleur ami », a dit Normand Haché, l’avocat de l’accusé. « C’est une tragédie. »

En point de presse, Me Haché a pointé du doigt les films violents comme élément d’explication de la soirée fatidique.

« On voit dans les films trop souvent des batailles où les gens se donnent des coups, se relèvent, continuent. Les films violents, c’est ce que ça donne », a-t-il affirmé. Les gens s’imaginent qu’on peut donner un coup et qu’il n’y aura pas de conséquence. Alors que dans la vraie vie, un coup ça peut être fatal. »

Il n’a pas voulu s’avancer sur la source précise du conflit entre les jeunes qui s’est terminé de façon tragique au parc Marc-Aurèle-Fortin, mais les informations qui ont filtré jusqu’à maintenant laissent croire qu’il s’agissait d’une banale mésentente. La police de Laval affirmait dès jeudi que les membres du groupe se connaissaient.

La loi nous interdit aussi d’identifier la victime mineure sans le consentement de ses parents. « Nous tenons à vivre notre deuil dans la plus stricte intimité, en privé », a répondu une proche à l’appel téléphonique de La Presse au domicile de la victime, s’identifiant comme la porte-parole de la famille.

Maintien en détention

Cet après-midi, l’adolescent a plaidé non-coupable aux accusations de meurtre au second degré, de voies de faits armés contre une autre victime et de possession d’arme dans un dessein dangereux. La procureure de la Couronne Marie-Ève Vautier s’est opposée à sa remise en liberté.

Dans la salle d’audience, le jeune accusé est apparu vêtu d’un t-shirt noir un peu trop grand pour lui. Il ne pleurait pas et ne souriait pas, gardant un air plutôt neutre. Il semblait blessé au visage. Deux hommes en civil l’encadraient dans le box des accusés.

Dans une très courte comparution, le juge Daniel Villeneuve lui a indiqué qu’il demeurerait détenu jusqu’au 9 janvier, date de son retour devant la justice. Il a proposé aux parties de transférer le dossier à Montréal afin de palier à un manque de salles au palais de justice de Laval.

Des proches de l’accusé étaient dans la salle. Trois femmes, dont sa mère, pleuraient dans les bancs réservés au public. Elle est ensuite sorti en trombes de la salle d’audience, guidée par des constables spéciaux vers une sortie discrète.

Jugé comme un ado... pour l’instant

Puisqu’il est mineur, l’adolescent est pour l’instant jugé devant la Cour de la jeunesse. La procureure de la Couronne Marie-Ève Vautier s’est toutefois réservé le droit de demander qu’il soit jugé comme un adulte.

Me Normand Haché, son avocat, ne croit pas qu’une telle avenue soit empruntée, parce que les critères pour ce faire ne seraient pas remplis.

Il a évoqué le scénario qu’un argument de légitime défense soit utilisé. « C’est une possibilité effectivement. C’est un conflit qui a dégénéré », a-t-il dit.

« C’est une tragédie pour tout le monde. Toutes les familles impliquées, tous les jeunes impliqués vont rester marqués à vie », a continué l’avocat de la défense. « Aucun des parents n’a vu venir quoi que ce soit. »

« La peine maximale pour une accusation de meurtre au second degré est une peine de sept ans, divisée entre quatre ans en centre et trois ans de liberté sous conditions », a indiqué Me Vautier.

Rectificatif :
Dans une version précédente de ce texte, le nom de Me Marie-Ève Vautier était mal orthographié.