(Vancouver) Les avocats de Meng Wanzhou, une cadre de Huawei menacée d’extradition vers les États-Unis pour fraude bancaire, ont demandé mercredi que le Canada assouplisse les conditions de la liberté sous caution de leur cliente.

« La défense prévoit de déposer une demande de modification des conditions de libération sous caution de Mme Meng », a déclaré l’avocate de la défense Mona Duckett devant le tribunal de Vancouver, précisant qu’elle concernait « sa surveillance de jour ».

Depuis son arrestation à l’aéroport de Vancouver en décembre 2018, Mme Meng vit en liberté surveillée dans une des luxueuses maisons qu’elle possède dans cette ville de l’Ouest canadien.

Pendant ce temps, deux Canadiens accusés d’espionnage en Chine s’apprêtent à passer un troisième Noël en prison sans contact régulier avec le monde extérieur. Ottawa prétend que les arrestations « arbitraires » de Michael Spavor et Michael Kovrig par Pékin en 2018 étaient en représailles directes à l’arrestation de Mme Meng, ce que Pékin dément.

Le ministère public s’oppose à l’idée d’assouplir ces conditions de remise en liberté sous caution de Mme Meng, a répliqué le procureur John Gibb-Carsley.

« Nous n’avons pas vu la demande, mais elle n’est pas acceptée, il n’y a pas de consentement », a-t-il déclaré.

La juge ne s’est pas prononcée sur cette demande.

La justice américaine accuse Mme Meng d’avoir menti à un cadre de la Banque HSBC en 2013 sur les liens entre Huawei et une filiale qui vendait des équipements de télécoms à l’Iran, exposant la banque à des sanctions américaines.

Huawei et Mme Meng nient ces accusations et affirment qu’elle n’a commis aucun crime au regard du droit américain ou canadien.

La fille du fondateur du géant chinois des télécoms avait été arrêtée le 1er décembre 2018 à l’aéroport de Vancouver à la demande des États-Unis, provoquant une crise diplomatique majeure entre la Chine et le Canada.

Après son arrestation, un juge avait libéré sous caution la dirigeante de 48 ans en échange notamment du respect d’un couvre-feu dans l’une de ses résidences de Vancouver, du port d’un bracelet électronique à la cheville et d’une surveillance de jour par des agents de sécurité privés.

Les audiences pour déterminer si Mme Meng Wanzhou doit être extradée doivent reprendre le 1er mars et se terminer à la mi-mai.