Les bureaux d’Ubisoft Montréal ont de nouveau été la cible d’un canular, vendredi, après qu’un nouvel « appel menaçant » eût visé les locaux de l’entreprise dans le Mile-End, en lien avec la présence d’un colis suspect. Une enquête a été ouverte par la police de Montréal.

« Il n’y a absolument rien qui n’a été trouvé sur place. C’est donc forcément un appel non-fondé, encore une fois », a expliqué la porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Caroline Chèvrefils, en toute fin de journée.

Plus tôt, le corps policier a indiqué qu’un « appel menaçant » qui faisait mention de la présence possible d’un colis suspect chez Ubisoft avait été reçu vers 16 h. Des policiers ont rapidement été envoyés sur place, mais ont finalement quitté les locaux aux alentours de 19 h 20, sans ériger de périmètre particulier ou encore une scène de protection.

Le tout survient à peine un mois après une importante intervention policière qui avait semé l’émoi au même endroit, mais qui s’était aussi révélée être un canular.

Or, cette fois, personne ne se trouvait à l’intérieur de l’immeuble au moment des faits. On ne compte donc aucun blessé ni de personnes prises responsables par les autorités. « Il n’y a aucune menace qui n’a non plus été identifiée sur place », a précisé une autre agente de la police de Montréal, Véronique Comtois. Jusqu’ici, le corps policier n’établit pas de liens entre les deux événements.

C’est trop tôt pour faire un lien. Mais il y aura une enquête et s’il y a un lien à faire, ce sera déterminé par les enquêteurs.

Véronique Comtois, du SPVM, qui soutient que chaque événement du genre est pris très au sérieux.

Pas une première

Le 13 novembre dernier, le SPVM avait en effet déployé plusieurs effectifs dans les locaux d’Ubisoft Montréal. Le Groupe tactique dintervention (GTI) avait même été appelé en renfort.

Selon des informations recueillies par La Presse à ce moment, les autorités examinent notamment la possibilité que cet incident puisse être l’œuvre d’un joueur mécontent d’un nouveau jeu d’Ubisoft ayant été conçu en bonne partie à Montréal. Celui-ci faisait l’objet de vives critiques depuis sa sortie.

Deux appels anonymes, dont un qui a été logé au 911, avaient alors forcé le SPVM à intervenir. On y signalait la présence d’un groupe de cinq preneurs d’otages qui détenaient chacun un otage dans les bureaux d’Ubisoft, ce qui s’est finalement révélé non fondé. On aurait aussi prétendu qu’une rançon avait été demandée. Nos sources indiquent que la pratique du swatting, qui consiste à faire déplacer un groupe d’intervention tactique sans raison, est très populaire dans le milieu du jeu vidéo. Les responsables auraient choisi d’utiliser cette technique pour se « venger » d’Ubisoft.

Rappelons qu’au début du mois de décembre, un colis suspect avait également été neutralisé dans les locaux d’Ubisoft Saguenay, dans le secteur de Chicoutimi, par des agents de la Sûreté du Québec (SQ).