De multiples transferts d’argent et dépenses faits par l’ancienne assistante de Phoebe Greenberg ont été scrutés à la loupe par l’avocate de cette dernière, lundi. S’agit-il d’argent volé à la fondatrice du Centre Phi ou simplement de dépenses réalisées avec son consentement, comme l’affirme l’ex-employée ?

Le procès au civil intenté par la mécène Phoebe Greenberg contre son ancienne assistante, Sandra Testa, s’est poursuivi au palais de justice de Montréal. L’héritière d’une des plus grandes fortunes du Canada l’accuse d’avoir détourné 15 millions de dollars de ses fonds personnels, et ce, avec l’aide d’individus qui ont été identifiés comme des proches du crime organisé.

L’avocate de Mme Greenberg, MCara Cameron, a contre-interrogé Mme Testa pour tenter de mieux comprendre des dizaines et des dizaines de retraits d’argent, de transactions et de dépenses des fonds de l’héritière et actionnaire de l’empire Minto.

Tout comme lors de l’interrogatoire, Sandra Testa a affirmé que les multiples achats qu’elle a faits, par exemple chez Louis Vuitton ou chez Chanel, étaient à la demande de ses deux patronnes, soit Phoebe Greenberg ainsi que la présidente du Centre Phi, Pina Mancuso, de qui elle était également l’assistante personnelle.

Il a beaucoup été question de l’homme d’affaires Nabil Salaheddine, avec qui Mme Testa collaborait beaucoup au moment des allégations, soit en 2016 et en 2017. Elle a dû expliquer sa version des faits à propos d’achats importants ou de voyages qui auraient été facturés à Mme Greenberg et qui auraient été offerts à M. Salaheddine. Pour Mme Testa, la réponse est la même : les dépenses ont toujours été approuvées par sa patronne. Même si elle ne se souvient pas de toutes les transactions, elle a expliqué au juge de la Cour supérieure David R. Collier qu’elle agissait toujours selon les directives de Mme Greenberg.

C’était d’ailleurs fréquent que Mme Testa ne se « souvienne pas » des dépenses dont il était question pendant le procès. À quoi a servi tel paiement de plus de 1 million de dollars sur votre carte de crédit personnelle ? a par exemple demandé l’avocate de la mécène. Mme Testa ne pouvait l’expliquer en détail, mais elle réitérait que chaque dépense devait être approuvée par Mme Greenberg.

Elle a d’ailleurs indiqué que c’était fréquent qu’elle paie des dépenses du Centre Phi avec sa carte de crédit personnelle. « J’ai dû réserver des voyages pour plusieurs employés », a-t-elle donné comme exemple.

Selon la poursuivante, Mme Testa aurait aussi aidé M. Salaheddine, ancien propriétaire du restaurant La Champagnerie, à obtenir un prêt de 7,5 millions à travers Mme Greenberg pour ouvrir un nouvel établissement. Cette dernière a indiqué à la cour qu’elle ne savait pas qu’elle avait été impliquée dans ce prêt.

Le contre-interrogatoire de Sandra Testa se poursuivra mardi au palais de justice de Montréal.