Au surlendemain de la terrible attaque survenue dans le Vieux-Québec, le mystère qui entoure le crime reste entier. Peu de détails sont connus au sujet de Carl Girouard – principal suspect dans l’affaire –, qui aurait formulé dans le passé l’intention de commettre des gestes violents à la suite de problèmes de santé mentale.

Le jeune homme de 24 ans originaire de la couronne nord n’a aucune présence sur les réseaux sociaux et a très peu d’amis. On ignore s’il travaillait.

La tranquillité qui régnait devant sa résidence, lundi matin, contrastait avec l’agitation de la veille. Les dizaines de policiers ont disparu des trottoirs de la place Brousseau à Sainte-Thérèse. Les équipes de la Sûreté du Québec (SQ) et de la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville ont passé une partie de la journée de dimanche à interroger le frère du présumé meurtrier, qui était en état de choc. Entre 4 h et 19 h 30, Sandra Madden a observé le va-et-vient des agents. Elle habite au rez-de-chaussée, à côté de l’appartement où vivait Carl Girouard depuis quelques mois. Juste devant sa porte d’entrée, de l’autre côté du corridor exigu, l’appartement de son frère, qui avait emménagé dans l’édifice bien avant le suspect, se rappelle-t-elle.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Sandra Madden

En croisant Carl Girouard durant les derniers mois, elle a eu l’impression d’un jeune homme timide et renfermé. Il ne recevait jamais de visiteurs, raconte la femme. « De l’autre côté du mur de ma chambre, c’est sa chambre. Vous vous doutez bien que ça m’a surprise quand j’ai vu sa photo aux nouvelles. »

« La seule chose qu’on remarquait, c’est qu’il sortait seulement pour faire l’épicerie. Et les rideaux fermés de jour comme de nuit, pas de sorties », dit Mme Madden.

Un des concierges a rencontré Girouard à quatre reprises pour faire des réparations mineures chez lui. « Un jeune poli, vraiment pas quelqu’un qui semblait avoir des problèmes. Mais toujours seul ou avec son frère. Les rideaux étaient toujours fermés et on ne l’entendait pas », dit-il en pointant les épais rideaux rouge vif de l’appartement. « Il ne sortait pas travailler, mais en pleine pandémie, c’est normal. »

Impossible d’en savoir plus sur l’état psychologique du jeune homme de 24 ans avant, après et pendant les faits. Son avocat, MBenoit Labrecque, était toujours avare de détails lundi en fin d’après-midi. « Je ne vais pas commenter, sauf si mon client m’y autorise », a-t-il indiqué au bout du fil en parlant d’une « histoire tragique ».

La famille maternelle du suspect a décliné notre demande d’entrevue lundi matin. « Nous ne ferons aucun commentaire pour l’instant », a poliment expliqué une proche de la mère.

L’attaque au sabre aurait été préméditée.

Il y a plus de cinq ans, Carl Girouard aurait verbalisé son intention de commettre les gestes qui ont ébranlé tout le Québec au cours de la fin de semaine, a confirmé le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).

Dans la capitale, les autorités policières ont continué d’assurer une surveillance dans les rues du Vieux-Québec, lundi, pendant toute la journée. Le cœur historique de Québec était pourtant bien désert. Selon nos informations, pas moins de 30 enquêteurs ont été chargés de faire la lumière sur les évènements sanglants de samedi.

Lundi, on s’affairait principalement à tenter de reconstituer le parcours meurtrier du suspect qui a semé l’émoi notamment dans la rue des Remparts et près du Château Frontenac. Les enquêteurs passent au crible les images des caméras de surveillance des commerces et hôtels situés à proximité.

Le SPVQ reçoit aussi un fort volume d’appels sur la ligne 1 888 641-AGIR, selon nos informations.