(Vancouver) Un agent frontalier nie avoir fait croire à Meng Wanzhou qu’elle était tenue de remettre les codes d’accès de ses appareils téléphoniques lorsque le responsable en a fait la demande avant l’arrestation de la directrice financière de Huawei il y a deux ans.

La Cour suprême de la Colombie-Britannique entend cette semaine une preuve qui doit soutenir l’argumentaire que doit présenter l’équipe de défense de Mme Meng l’année prochaine au cours de la procédure d’extradition selon lequel elle a fait l’objet d’un abus de procédure.

La défense allègue que Mme Meng a été soumise à une « stratégie coordonnée » pour que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) retarde l’arrestation de Mme Meng afin que l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) puisse l’interroger sous le prétexte d’un examen d’immigration de routine — et pour lequel les officiels auraient conservé intentionnellement très peu de notes.

Scott Kirkland, un agent des services frontaliers, est le deuxième témoin dans ces procédures et il a dit avoir noté les numéros de téléphone et les codes d’accès de Mme Meng parce qu’elle n’était pas certaine de la lisibilité de sa propre écriture.

Il a dit que Mme Meng lui a demandé pourquoi il en avait besoin et qu’il a répondu que c’était aux fins de l’examen des douanes et de l’immigration à l’aéroport de Vancouver.

Il a ajouté qu’il a demandé les mots de passe de ses autres appareils, mais qu’elle a refusé.

« Je n’ai pas dit qu’elle n’avait pas le choix, a déclaré M. Kirkland en contre-interrogatoire par l’avocate de la défense Mona Duckett. J’ai expliqué pourquoi nous les demandions. »

M. Kirkland a dit que les téléphones étaient restés dans un sac antistatique dans sa poche et n’avaient jamais été examinés par les agents frontaliers tandis que Mme Meng était dans la salle de contrôle secondaire.

Sept minutes après l’inscription des numéros de téléphone et des codes d’accès, Mme Meng a été escortée dans une autre pièce où des agents de la GRC l’ont arrêtée et informée de ses droits garantis au silence et à la présence d’un avocat.

Les avocats de la femme d’affaires tentent de démontrer que son arrestation il y a deux ans était illégale et qu’elle ne devrait pas être extradée aux États-Unis, où elle pourrait être accusée de fraude.