Un prédateur sexuel condamné à 21 ans de détention en 2005 pour avoir brutalement violé huit femmes à la pointe d’un couteau aurait tenté d’enlever une adolescente à Outremont vendredi dernier en se faisant passer pour un policier. Le sadique sexuel venait de retrouver sa liberté, même s’il n’avait pas respecté plusieurs conditions de libération.

La jeune femme de 16 ans aurait même été menottée et forcée de s’asseoir dans le véhicule du suspect. Elle serait toutefois parvenue à s’échapper après s’être rendu compte que quelque chose ne tournait pas rond.

Surnommé « l’agresseur de Laval », Michel Cox, 43 ans, a été accusé d’enlèvement, de séquestration, de vol qualifié, de s’être présenté faussement comme un agent de la paix et de refus d’arrêter son véhicule lors d’une poursuite, samedi, au palais de justice de Montréal. Le procureur de la poursuite s’est opposé à sa remise en liberté. Son enquête sur cautionnement a été fixée au 20 août.

Fait à noter, Michel Cox demeure actuellement dans un centre résidentiel communautaire – maison de transition – à Saint-Jérôme, selon des documents judiciaires. Les accusations criminelles ont été déposées au nom de Michel Cox, même si ce dernier aurait changé son nom légalement pour Michel Vautour afin de se trouver du travail.

La victime menottée

Le crime sordide aurait été commis vendredi après-midi, rue Saint-Viateur près de la rue Durocher, dans l’arrondissement d’Outremont.

Selon ce qu’elle a raconté au réseau Global et dans une publication sur un réseau social, l’adolescente marchait sur le trottoir lorsqu’elle aurait été abordée par un homme en voiture qui se serait arrêté à sa hauteur.

« Il m’a dit que j’étais suspectée d’être une vendeuse de drogue, qu’il devait m’arrêter, que je ne pouvais pas appeler mes parents d’abord, et de m’asseoir dans la voiture », a-t-elle raconté au réseau Global.

Selon l’agent Raphaël Bergeron, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), l’homme aurait menotté la victime et lui aurait bandé les yeux. Alors que le véhicule circulait, le bandeau se serait déplacé. Le suspect l’aurait replacé, et c’est à ce moment que la victime aurait senti que la situation était anormale.

L’adolescente aurait commencé à se débattre et à crier, selon ce qu’elle a raconté au réseau Global. Elle aurait donné des coups de pieds au suspect et profité d’un arrêt obligatoire pour sortir du véhicule et appeler à l’aide.

Selon le SPVM, le suspect aurait pris la fuite, non sans qu’un témoin n’ait toutefois eu le temps de noter son numéro de plaque d’immatriculation. Rapidement, les enquêteurs du SPVM ont obtenu une bonne description du suspect et de son véhicule.

Ils ont diffusé aux corps de police environnants le numéro de plaque du suspect ayant une adresse à Saint-Jérôme. Ce sont les policiers de cette municipalité des Laurentides qui ont repéré le suspect en soirée. Une courte poursuite a eu lieu, à l’issue de laquelle Cox a été arrêté après avoir tenté, semble-t-il, de prendre la fuite à pied.

Selon des informations non confirmées, l’adolescente serait parvenue à casser les menottes dans sa fuite. Il semble également que le suspect aurait fixé un gyrophare ou une lumière clignotante s’apparentant à un gyrophare sur le toit de son véhicule lors de l’enlèvement allégué.

Des crimes sordides

Condamné en 2005, le délinquant à contrôler Michel Cox a obtenu sa libération d’office en 2017. Or, selon une décision du 2 juin dernier de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC), sa libération d’office a été révoquée en mars dernier, lorsque le délinquant s’est retrouvé seul avec les enfants de sa conjointe. Un cellulaire secret a ensuite été retrouvé sur lui, ce qui lui était interdit.

Son équipe de gestion de cas a ainsi recommandé la révocation de sa libération d’office afin qu’il poursuive sa peine au pénitencier. Les commissaires n’ont toutefois pas suivi cette recommandation, puisqu’ils n’étaient pas convaincus qu’une récidive de sa part « présenterait un risque inacceptable pour la société ». Notons que Michel Cox présente un risque élevé de récidive sexuelle.

La CLCC a toutefois prévenu Michel Cox que « tout manquement futur à [ses] conditions de libération et tout manque de transparence pourraient avoir des conséquences négatives pour [sa] liberté ».

Les crimes commis par Michel Cox sont à glacer le sang. Il a brutalement agressé sexuellement huit adolescentes et femmes de 14 à 25 ans, entre juin 2002 et mars 2004. Le sadique sexuel partait carrément à la chasse pendant la nuit, avec de la corde, du ruban gommé et un couteau dans sa voiture. Il repérait ses proies près des arrêts d’autobus, les attachait et les violait de toutes les façons possibles.